Rohff : "Les rappeurs ne sont pas reconnaissants"

Avec Booba entre les lignes...

Rohff continue la promotion de son dernier projet, le double album "Grand Monsieur", sorti le 9 décembre dernier. Dans une grande interview pour le site de France Info, le Padre du rap game est revenu sur les featurings et les rappeurs qui refusent de travailler avec lui. Entre les lignes, on comprend que rapper avec lui, c'est se couper définitivement de la possibilité de travailler avec Booba et certains ne semblent pas vouloir prendre le risque, Kaaris qui avait refusé de clasher ROH2F alors qu'il était "allié" avec le Duc peut en témoigner : il faut choisir son camp. Le rappeur du Val-de-Marne évoque même un manque de reconnaissance :

"Pas mal le sont, il faut le reconnaître. Quand ils sont invités à rapper sur Skyrock, Génération, Mouv’, ils sont nombreux à poser sur mes instrus. D’autres revendiquent Rohff dans leurs interviews. Mais à côté de ça, il y en a qui ne sont pas reconnaissants. Parce que revendiquer Rohff aujourd'hui, c’est prendre parti vis-à-vis d’autres rappeurs. Alors une collaboration, n’en parlons pas. Je suis sûr et certain que beaucoup ne pourront pas l’assumer. Peut-être de peur d’être clashé par la suite. Mais, comme dit le rappeur Kofs, ceux qui ont grandi sur tes sons et qui ne le revendiquent pas, c’est parce qu’ils ont un patron."

Il ajoute aussi ne pas comprendre ceux qui s'inventent une vie pour réussir dans le rap :

"Pour faire du rap il n’y a pas de permis à passer. Tu n’es pas obligé de venir de la rue pour faire du rap. De mon point de vue, je préfère que l’artiste assume ce qu'il est réellement. Quand t’as grandi dans la France d’en haut, et que tu penses pouvoir récupérer les quartiers en t'inventant une street crédibilité, ça ne fonctionne pas. Tu n’as pas connu les lits superposés, les HLM, les cités, les blocs et les ascenseurs bloqués toute l’année. Tu pourras être habile, bien mentir, plaire avec de la bonne musique mais à un moment donné ton masque va tomber et la vérité finira par éclater. Ce qui est fou, c’est que les mecs comme moi, qui viennent d’en bas, ils veulent se tirer vers le haut. Nous on essaye de se détacher peu à peu de cette image alors qu'eux, ils se la collent (rire)."

Toute l'interview est disponible ici.