Le procès de R. Kelly est entré dans une phase décisive. Depuis le 18 août, le chanteur déchu est jugé à Brooklyn pour "extorsion, exploitation sexuelle de mineure, enlèvement, corruption et travail forcé". Tout au long de son procès, les témoignages à charge ont été accablants et ont parfaitement décrit "le système R. Kelly" comme l'a appelé la procureure adjointe du tribunal fédéral de Brooklyn Elizabeth Geddes dans son réquisitoire ajoutant qu'il usait de "mensonges, manipulation, menaces, agressions physiques" pour arriver à ses fins et réussir à exploiter sexuellement, pendant plus de 25 ans, de nombreuses jeunes femmes dont beaucoup étaient mineures au moment des faits.
Autant dire que la procureure n'a pas fait dans la dentelle alors qu'elle développait son réquisitoire. Elle qui l'avait déjà qualifié de "prédateur" au début du procès a utilisé à nouveau ce terme et a montré comment son entourage, gardes du corps, chauffeurs, avocats, comptables, l'ai aidé et protégé, notamment en faisant usage de menaces verbales et physiques. Elle estime que, sans aide, R. Kelly "n'aurait pas pu commettre ses crimes sur près de trois décennies". Elle a aussi rappelé comment le "système" asservissait les femmes et comment l'artiste "a utilisé son argent et sa notoriété pour dissimuler ses crimes".
Et encore, elle n'en a pas terminé puisque son réquisitoire devrait se poursuivre. Si R. Kelly a choisi de garder le silence et de faire profil bas durant son procès, sa défense a fait appeler à la barre cinq témoins contre 45 à l'accusation, dont de nombreuses femmes qui ont parlé de leur expérience, de viols, de séquestration, de coups, d'enfermement etc...
S'il est reconnu coupable, R. Kelly qui a plaidé non coupable risque de dix ans de prison à la perpétuité....