Gunna prend la parole pour la première fois depuis son arrestation

Il clame son innocence dans une lettre ouverte.

Young Thug et Gunna sont impliqués dans la même affaire. Ils sont accusés par la justice américaine d'être les cerveaux et les dirigeants d'un gang dont on pensait que c'était un label puisqu'il s'agit de YSL, Young Stoner Life. Si le Thugger a pris la parole en enregistrant un message à destination de ses fans et du public qui a été diffusé lors de l'événement Hot 97 Summer Jam, c'est la première fois que Gunna brise le silence depuis son incarcération. Il a écrit une lettre ouverte depuis sa cellule et l'a partagée sur les réseaux sociaux le mardi 14 juin, sans doute pas une date choisie au hasard puisque c'était le jour de son 29e anniversaire. Dans cette lettre, le rappeur d'Atlanta clame son innocence. Il écrit :

"2022 a été l'une des meilleures années de ma vie, malgré cette situation difficile. Cette année, le monde entier a "Pushin P". Ayant grandi dans un quartier marginalisé, je n'aurais jamais imaginé que mon art changerait ma vie et celle de mes proches. Toute ma vie, j'ai vu des hommes noirs, des femmes noires et des enfants noirs constamment attaqués, haïs, assassinés, réprimandés, rabaissés, réduits au silence, jugés, utilisés et retenus captifs. J'ai utilisé ma forme d'art, mon don de Dieu, pour changer ma situation. J'ai travaillé, j'ai perfectionné mon métier, j'ai travaillé, j'ai donné de l'autonomie aux femmes noires dans mon industrie, j'ai travaillé, j'ai vécu dans le studio d'enregistrement, j'ai travaillé, j'ai vécu sur la route, j'ai travaillé. J'ai travaillé tous les jours pour montrer à Dieu à quel point je suis reconnaissant pour mon don, pour mon art, pour ma vie et pour pouvoir subvenir aux besoins de mes proches. Pour l'instant, je n'ai pas ma liberté. Mais je suis innocent. Je suis faussement accusé et je ne cesserai jamais de me battre pour laver mon nom ! L'image qu'on donne de moi est laide et fausse. Mes fans savent que j'aime célébrer la vie, j'aime ma famille, j'aime les voyages, j'aime la musique, j'aime mes fans. J'ai toute foi que Dieu me rendra justice pour la pureté de mon cœur et l'innocence de mes actions."

Gunna termine sa lettre en abordant, comme Young Thug d'ailleurs dans son message au Hot 97 Summer Jam, le débat sur les paroles de morceaux de rap qui peuvent être utilisées contre son auteur lors d'un procès. Il pense évidemment à son dernier hit, "Pushin P".

"En tant qu'homme noir en Amérique, il semble que mon art ne soit acceptable que lorsque je suis une source de divertissement pour les masses. Mon art n'est pas autorisé à être un divertissement à part entière, je n'ai pas le droit à cette liberté en tant qu'homme noir en Amérique. C'est une triste réalité : l'esclavage est toujours vivant en Amérique aujourd'hui et affecte toujours mon peuple. Dans 12 États, plus de la moitié de la population carcérale est noire, l'un de ces États étant la Géorgie. Rien ne m'empêchera de poursuivre mes rêves, je ne cesserai pas d'être une bonne personne, même si certains accusateurs anonymes et inconnus veulent que le monde me considère comme une mauvaise personne. Quand j'étais libre, j'étais bon et gentil avec la communauté qui m'entourait et, quand je serai libéré,  je referai la même chose. Nous sommes toujours en mode Pushin P : Puissance, Prière, Progrès, Passion, Productivité, Louange, Précision, Paix, Prospérité, Patience, Fierté et Persistance..."

Il dit aussi quelques mots de ses conditions carcérales.

"Juste un lit et une douche, pas de fenêtres juste des murs. Ne voir ni parler à personne. J'écris maintenant et je prie tous les jours. J'ai été élevé pour combattre le feu avec de l'eau, même si les amendements de mon pays m'ont trahi ! PROTÉGEZ L'ART NOIR !"

La lettre de Gunna a été très bien accueillie par de nombreux rappeurs comme on peut le voir dans la section commentaires où on retrouve des messages de T.I., Bun B, Bobby Shmurda, Dave East, Doe Boy qui lui expriment leur soutien.

Sa liberté sous caution ayant été refusée, Gunna, comme Young Thug, devrait rester derrière les barreaux jusqu'au procès, fixé en janvier 2023.