De passage pour la première fois sur la scène du festival Woodstower, Li$on a partagé son univers avec le public ainsi qu’avec l’équipe de Générations.
L’été lyonnais s’est terminé avec le Festival Woodstower au bord du grand lac de Miribel. Si le cadre était idéal pour les festivaliers, la programmation l’était tout autant. Des artistes comme Vald, Niska, Tiakola, Gambi, Rim’K ou Kaaris & Kalash Criminel ont répondu présents. La scène lyonnaise et en particulier la scène cloud rap a été fièrement représentée par une artiste, Li$on.
Après un été plutôt chargé avec de nombreuses dates de concert dans des lieux mythiques du 69, elle a foulé pour la première fois la scène du Woodstower. Après son concert, la jeune artiste s’est confiée sur sa prestation, sa carrière ainsi que ses projets.
Comment s’est déroulé ton passage sur scène ?
Trop bien. J’avais un peu d’appréhension comme c’était le premier festival sur lequel on me programmait et que j’en avais pas vraiment fait. Je ne savais pas à quoi m’attendre en terme de gestion de l’espace, de la scène. J’arrive et la scène est immense ! Mais je pense que j’ai bien géré, que ça c’est bien goupillé, il n’y a pas eu de problèmes et le ressenti est au top.
Justement tu l’as senti comment le public lyonnais ?
Comme d’habitude. Au début les gens ne comprennent pas trop ce qu’il se passe, puis ils finissement par se rapprocher de plus en plus et ça commence à se blinder. C’est systématique et c’est trop cool.
Et en terme de prestation ? Toi qui es habitué aux salles de concert et moins aux festivals
J’avais un peu peur parce que j’avoue que j’ai un gros parti quand je fais des concerts. C’est celui d’immerger les gens dans l’univers dans lequel je vais les emmener. En général, mon kiff ultime c’est vraiment les salles fermées avec des jeux de lumières. En général j’ai un écran sur lequel je projette des choses en lien avec le morceau, il y a des messages, c’est en quelque sorte un parcours initiatique. Là il n’y avait rien de tout ça, il n’y avait pas ma scénographie, mes repères mais je me suis dit qu’on allait composer autrement. C’est juste une autre expérience.
On te définit comme une artiste cloud rap, est-ce que tu es d’accord avec ça ?
Je pense que les gens ont toujours besoin de catégoriser pour savoir quel angle prendre. En plus moi je chante en anglais, donc les gens ont un peu du mal à me ranger dans une case. Ça ne me dérange pas qu’on me mette dans la scène cloud rap, surtout que de base, ma petite fibre, avec laquelle j’ai beaucoup d’affinités c’est Soundcloud. Tout a un peu commencé là-dessus donc ça me va.
Je pense que le cloud rap c’est très général, je ne sais pas vraiment quels sont les critères. Mais par exemple j’aime pas qu’on dise "Li$on la rappeuse", je ne sais pas pourquoi, mais ça me soûle. Il y a plus que ça, ça englobe plus de choses puisqu’il y a du chant, de la recherche musicale, ce n’est pas juste du rap (même si j’en fais un peu) et gratter des textes. Je ne suis pas un MC !
À la base tu étais dans un groupe de rock. Pour quelles raisons tu t’es dirigée vers la scène urbaine, plus qu’une autre ?
J’étais un peu divisée à l’époque où j’étais dans le rock. Déjà on composait donc j’avais pas mal de références comme Avril Lavigne, Paramore etc. Mais à côté j’écoutais Usher, Chris Brown, j’étais ouverte et attirée vers plein de styles de musique, même le jazz, le classique. J’étais pas limitée et beaucoup de choses m’ont attiré pendant ma "construction d’artiste". Quand on s’est séparé avec mon groupe, le but était d’essayer autre chose parce que j’avais fait un peu fait le tour et je me suis dit, pourquoi pas essayer.
C’est vrai qu’il y a souvent eu un lien fort et de grosses connexions entre le rap et le rock
Oui et aujourd’hui la fusion elle est vraiment forte. Pour le coup, j’ai l’impression qu’il y a beaucoup d’artistes Soundcloud qui ont amené ça, par exemple XXXTentacion, Lil Peep. Cet espèce d’emo trap. Limite c’est devenu à la mode d’être gothique et maintenant on arrive à tout mêler et c’est cool puisque ce sont deux univers qui marchent bien ensemble finalement. Bientôt il va y avoir de l’emo reggae les gens ne vont pas être prêts !
L’anglais tient une place importante dans tes musiques, est-ce que tu peux nous expliquer d’où ça vient ?
Je pense que j’ai plus d’affinité avec l’anglais parce que j’ai un passif avec cette langue. Ma mère est prof d’anglais, j’ai passé beaucoup de temps dans mon enfance en Angleterre. Mes parents m’ont beaucoup éduqué dans cette langue et je trouve que musicalement ça glisse plus sur la prod. Tu peux aller chercher plus de choses qu’avec le français qui est très tranché et plus limité. Après, il y a des gens qui se débrouillent aussi très bien en français et ça glisse également, mais moi je n’y arrive pas. J’ai fait quelques tracks en français, parce que je kiffe et pas parce qu’il faut le faire. J’essaie quand même, parce que j’aime bien le challenge, mais l’anglais c’est vraiment la langue avec laquelle j’ai le plus d’affinités. Les mots sont plus jolis et tu peux un peu plus dire des choses en scred aussi.
Tu es illustratrice aussi à côté, ça doit avoir une grande influence sur ta carrière musicale. Elle est plus positive ou négative ?
Les deux. Ça été un avantage quand je me suis lancée parce que toute ma DA vient de ma tête donc j’ai eu besoin de personne, je savais ce que je voulais, je remplissais mes attentes, je ne perdais pas de temps. Mais à partir du moment où j’arrive à un point où on me dit de déléguer pour me concentrer uniquement sur ma musique, j’ai du mal. Je suis trop exigeante je sais ce que je veux. C’est aussi enrichissant de fou et je tends à ça même si je garde une grosse main mise sur ma DA. C’est 50/50.
Quels sont tes projets pour la suite ?
Je vais pas dire qu’il y aura un projet en septembre, mais il y a un truc qui se trame. Il y a un truc qui en train de bouillonner depuis pas mal de mois, c’est pour ça que j’ai pas sorti trop de titres ces derniers temps. J’aime bien laisser un peu de mystère donc je peux pas donner de date, mais ça peut péter à tout moment.