Ça se complique pour R. Kelly. Déjà condamné à 30 ans de prison ferme pour crimes sexuels, le chanteur est sur le point de prendre 25 ans supplémentaires, cette fois pour production de pédopornographie. C'est en tout cas ce que recommandent les procureurs au juge en charge de l'affaire. S'ils obtiennent ce qu'ils demandent, R. Kelly ne sera donc pas libérable avant son 100e anniversaire. Dans son dossier, l'avocate du chanteur souligne justement ce point, précisant qu'aux Etats-Unis, l'espérance de vie moyenne des détenus est de 64 ans.
"Kelly devrait défier toutes les probabilités statistiques pour sortir vivant de prison."
L'avocate de R. Kelly suggère donc une peine d'environ 10 ans, qui pourrait être purgée en même temps que celle de 30 ans déjà débutée en juin dernier. Plus loin encore, elle accuse même les procureurs de racisme, comparant la situation de son client à celle, par exemple, d'Elvis Presley, ou encore Marilyn Manson.
"L'obsession du gouvernement fédéral de veiller à ce que Kelly meure en prison est particulièrement troublante alors qu'il semble n'y avoir aucune envie d'enquêter ou d'engager des poursuites contre de nombreux autres musiciens (blancs) célèbres ayant des antécédents crédibles d'abus sexuels sur des femmes mineures."
De leur côté, les procureurs admettent que cette double-peine laisserait peu de chance à R. Kelly de sortir de prison un jour, mais qu'elle permettrait en revanche d'assurer la sécurité publique.
"Kelly a commis des crimes horribles contre des enfants. Il refuse non seulement d'accepter toute responsabilité pour sa conduite et [...] plaide plutôt qu'il est traité injustement. [...] Kelly ne comprend pas que ce qu'il a fait était mal. La Cour devrait imposer une peine consécutive afin de protéger la communauté de Kelly, car il n'a montré aucun signe de rédemption."
Le verdict devrait tomber lors d'une prochaine audience fixée jeudi prochain.