Booba s'oppose à France Inter sur le rap et l'extrême droite

Un débat important.

Cette semaine, la radio France Inter a sorti un papier très intéressant dont le titre est "Le rap français ne se mobilise plus contre la présence de l’extrême droite au second tour de la présidentielle" et on vous en conseille sa lecture car il ne fait que constater le vide abyssal des réactions des rappeurs face à la présence de Marine Le Pen au second tour de l'élection présidentielle. Mais, on trouvait déjà que le rap français dans son ensemble, à part Booba qui a été extrêmement critique contre Zemmour et Macron, n'avait pas levé le petit doigt lors de la campagne pour le premier tour et que son silence est encore plus assourdissant pour cette élection de tous les dangers.

D'ailleurs, le journaliste écrit :

"Ils étaient alors en première ligne. En avril 2002, au lendemain de la qualification de Jean-Marie Le Pen pour le second tour, les rappeurs avaient multiplié les initiatives pour faire barrage à l'extrême droite. Vingt ans plus tard, c'est le silence radio."

Malheureusement, c'est un simple constat et pas forcément une critique... Evidemment, ce n'est pas aussi simple. La Rumeur (par exemple) est toujours là mais sa voix porte moins, il n'y a plus d'artistes de la puissance de Diam's qui mettent les pieds dans le plat et la politique semble s'être absentée des écrits et des textes des rappeurs d'aujourd'hui.

Ceci dit, cette situation est à nuancer. S'il est rare d'entendre un titre "politique" ou engagé entier, il y a quand même des références un peu partout, mais ce message est diffus et pas assez mis en valeur pour qu'il soit réellement écouté. Résultat, l'impression générale c'est que le rap a quitté l'arène politique et sociale et qu'il est devenu égoïste. La vérité, c'est que le rap est à l'image de la société. Et que la banalisation des idées d'extrême droite a autant infusé dans cette musique que chez n'importe qui. Une preuve ? Les cortèges contre le RN de ce week-end ont réuni quelques centaines de milliers de personne comme nous étions des millions en 2002.

Et c'est tout ce que dit Booba dans son tweet qui revient sur cet article de France Inter :

"@franceinter Commencez par jouer du rap Français! Ça nous aidera à faire passer nos messages. On dit beaucoup d’merdes mais aussi beaucoup de choses très pertinentes. Genre si Le Pen elle passe ça va être de notre faute carrément!! Mobilise toi toi!! 🤣🏴‍☠️"
S'il est un des seuls à l'ouvrir en grand, il a créé la polémique en validant une des idées de Zemmour sur l'école, mais il reste un fin observateur de la société française. Les idées politiques du rap ne sont pas mises en avant et sont souvent noyées dans un discours "capitaliste", c'est pourtant oublier que de nombreux rappeurs ont appelé à voter pour Mélenchon au premier tour. Alors, si le combat est plus diffus, il n'en continue pas moins...
 
Grégory Curot