Damso revient sur la période Ipseité : "Le but ? Pondre un classique"

Damso revient sur la période Ipseité : "Le but ? Pondre un classique"

Au final le projet est double diamant !

J-2 avant BEYAH ! L’attente touche bientôt à sa fin, et la hype est à son comble pour ce qui pourrait bien être le dernier album de Damso. Avec près de 10 ans de carrière, une pluie de succès, de certifications, de concerts légendaires et une discographie de plus en plus introspective, le rappeur belge s’apprête à livrer l'œuvre ultime de son parcours.

Annoncé avec une tracklist audacieuse (oui, un feat avec une IA, rien que ça), BEYAH a déjà été écouté en avant-première par certains privilégiés sur Deezer. Et les premiers retours sont sans appel : on touche peut-être à l’album de l’année. Mais avant de se plonger dans ce chapitre final, l'ancien protégé de B2O a décidé de revenir sur ses anciens projets dans une série d’interviews exclusives accordées à Spotify.

Après avoir débriefé Batterie Faible la veille, l’auteur de Macarena et Smog s’est penché cette fois sur ce qui reste probablement son projet le plus marquant : Ipséité.

"Je voulais pondre un classique"

Dans cette interview, Damso ne tourne pas autour du pot. À propos de Ipséité, il déclare :

"Cet album, je voulais pondre un classique."

Et pour cela, le processus créatif a radicalement changé par rapport à Batterie Faible :

"À la base, Batterie Faible était une mixtape. Pour Ipséité, j'avais la vision d’un album. Batterie Faible était plus brut, Ipséité c’est beaucoup plus calme finalement. Il n’y a pas tant de rap que ça."

Ce changement de direction, plus introspectif et conceptuel, a permis à Damso d’aller plus loin dans sa construction d’un univers artistique.

L’alphabet grec comme fil conducteur

Au fil des années, une logique symbolique s’est installée dans ses projets. Notamment à travers l’alphabet grec, utilisé comme code narratif dans ses albums. Il explique :

"J’avais un peu toute cette vision : si je dois développer un monde, il faut que je laisse des prémices de ce monde-là durant ma carrière. Comme ça, je pourrais les retravailler de manière plus profonde, soit dans la littérature, soit dans le cinéma. Et c’est pour ça que je le développerai dans la série BEYAH."

Une ambition transmédia qui confirme que Damso ne se contente plus de faire de la musique, mais construit un univers narratif complet.

"Une âme pour deux" et l’obsession du transfert d’âme

Impossible d’évoquer Ipséité sans parler de "Une âme pour deux", morceau énigmatique et riche en interprétations. L’artiste y explore une idée aussi étrange que fascinante : le transfert d’âme.

"Je lisais beaucoup de choses à cette époque : des expériences de mort imminente, je me demandais comment on peut prendre l’âme de quelqu’un, comment on peut changer de corps… C’étaient des réflexions que j’avais depuis longtemps. Je passais des heures sur des blogs et des forums, je lisais des avis, des contre-avis…"

Et il insiste :

"'Une âme pour deux' a plusieurs lectures. Je suis l’artiste donc je sais qu’il y a plusieurs façons de comprendre ce son. Et vu que c’est mon histoire, c’est lié. Quand je commence sur Lithopédion, ça me paraît logique : on n’a pas réussi à voler mon flow, mais finalement, je meurs quand même à cause de ce flow-là."

En revisitant Ipséité, Damso ne fait pas que ressasser le passé. Il prépare le terrain pour la fin d’un cycle et peut-être le début d’un autre avec BEYAH. Rendez-vous dans deux jours pour découvrir si le Dems a une dernière fois réussi à marquer l’histoire du rap francophone.