Dans le rap français comme américain, les classiques ont une importance centrale. Car ils influencent à jamais les futures générations d'artistes, qui essaient soient de s'en approcher, soit de s'en éloigner le plus possible, mais dans tous les cas, les artistes positionnent leur rap par rapport à ces classiques. Et dans le rap FR, lorsqu'on parle de classique, un nom vient immédiatement en tête : "L'école du micro d'argent", album d'IAM sorti en 1997, qui reste sans doute l'album le plus vendu de l'histoire de notre musique. Akhenaton a dévoilé les coulisses de ce succès.
On entend un peu moins les membres d'IAM dans les médias, depuis un certain temps désormais, alors qu'ils étaient très présents à une époque. Forcément, chaque prise de parole des pionniers marseillais est précieuse, et c'est aux côtés du journaliste Mehdi Maïzi qu'Akhenaton est venu livrer ses anecdotes concernant "L'école du micro d'argent", qui a connu un succès inattendu comme il l'explique lui-même :
Nous, quand on fait 'L'école du micro d'argent', sans méchanceté aucune, mais à l'époque, Laurence Touitou, qui est une amie, et la directrice du label, elle nous a dit : 'Chill, ouais, il est terrible l'album, c'est un album pour Générations', et elle était contente.
Elle a dit : 'Ecoute, si on fait 120 000, c'est génial'. On a fait 120 000 le premier jour (rires). Un jour.
Mehdi relance ensuite la légende au sujet du fameux seuil du "million d'albums vendus", en leur demandant combien de temps ça avait pris :
On l'a atteint assez rapidement, les tournées ont vraiment multiplié les ventes. Les 2 millions, je crois qu'on les a passés y a pas longtemps, mais toujours sur du physique. L'album, il sort jamais du top 100. Et on vend beaucoup de vinyles aussi dessus, on réédite beaucoup de vinyles de l'époque.
Vient ensuite une question un peu plus personnelle de la part du journaliste, qui demande à Akhenaton quel est son album solo préféré. C'est l'occasion pour Chill de nous parler un peu plus en profondeur de l'état d'esprit dans lequel il se trouvait quand il a écrit "Métèque et Mat", sorti en 1995 :
Je l'ai enregistré alors que j'étais très seul. Je l'ai enregistré en Italie, j'étais perdu au village,... Coincé entre matchs de foot, bonnes bouffes, et studio, studio, studio. Et la fierté énorme que mon père vienne me chercher.
Il est descendu en voiture, jusqu'à Naples, et je suis remonté en voiture avec lui, et pour moi c'était quelque chose de terrible, car je rappais depuis 84, ça faisait 11 ans. Et enfin, j'avais l'impression que mon papa, il comprenait ce qu'il se passait, et il reconnaissait ce qu'il se passait. Et je sais qu'il adorait cet album.
De belles anecdotes de la part de la légende du rap marseillais, à une époque où la famille et les parents ne pouvaient absolument pas se douter qu'il y avait autant de thunes en jeu dans le rap. Une époque d'insouciance et de créativité non calculée, bien loin des calculs de maisons de disques d'aujourd'hui. Si vous êtes fans d'IAM, on vous met l'interview en intégralité juste ci-dessous !