Vendredi 3 décembre dernier, JYEUHAIR, artiste de la région normande, a sorti son deuxième EP : LAVENTUR. Pour cette occasion, il revient sur son parcours musical pour Générations.
Salut JYEUHAIR, comment te sens-tu suite à la sortie de LAVENTUR ? Peux-tu te présenter en évoquant le parcours qui t’a mené jusqu’ici ?
Salut ! Je me sens assez soulagé et déjà très impatient de passer à la suite. J'ai commencé la musique vers l'âge de 13 piges je crois, dans ma chambre grâce à un ordinateur que le collège nous avait offert pour réviser le brevet... Du coup, je n'ai pas révisé le brevet mais je suis devenu musicien ahah.
Tu as passé beaucoup de temps à Caen, où tu vis encore actuellement. Quel lien entretiens-tu avec cette ville ? As-tu des connexions particulières avec des artistes normands ?
Je vis effectivement dans la ville de Caen en ce moment, depuis 6 ans à peu près. C'est un peu devenu la maison, je me suis fait pas mal de potes artistes, certain(e)s sont devenu(e)s le sang de la veine. Y a comme un genre de petit réseau ici, tout le monde connait un peu tout le monde, donc ça facilite un peu les rencontres.
Sens-tu que les choses peuvent parfois prendre plus de temps lorsqu’on ne réside pas Paris, au niveau du développement d’une carrière artistique ?
J'en ai aucune idée, j'ai plein de connaissances qui me disent qu'à Paris ça va très vite parce qu'on rencontre plein de monde, donc peut-être bien.
En 2018, tu remportes le Buzz Booster Normandie. Cette victoire a-t-elle constitué un tremplin pour toi ?
Ça a sans doute permis à certaines opportunités de se présenter à moi, mais rien de particulièrement fou qui me ferait utiliser le terme "tremplin". C'était très chouette cependant !
En 2020, tu embarques à bord des iNOUïS du Printemps de Bourges. Qu’est-ce-que tu retires de cette expérience, deux ans après le Buzz Booster ?
C'était particulier, ça s'est passé suite au premier confinement donc c'était très scolaire, le public était soit absent, soit assis, mais j'ai fait de belles rencontres et appris plein de choses.
Pourquoi est-ce-que ça te tient à cœur d’être présent sur l’ensemble du processus de création ? De l’écriture de textes à la réalisation de tes clips et covers ?
C'est quelque chose qui prend place assez naturellement. Lorsque je crée je pense à tous les aspects de la création, j'ai le réflexe de me débrouiller. J'ai aussi sans doute peur que mon intention ou mes sentiments lors de la création soient altérés par la main d'autrui.
Tes textes sont souvent introspectifs et questionnent le monde dans lequel tu évolues. Vois-tu la musique comme une manière d’exprimer tes positions et de prendre part à ton engagement citoyen ?
Je ne vois pas la musique comme une manière d'exprimer mes postions, car elles sont changeantes, tout comme ce qui peut être considéré comme un "engagement citoyen". J'aime justement refléter ce sol instable, sur lequel on tente de créer des personnalités, des opinions, et toutes sortes de conneries afin de survivre en tant qu'espèce, et essayer de comprendre tout ça en finissant, dans certains morceaux, par l'accepter avec amour.
Pour la sortie de ton EP LAVENTUR, tu as proposé le clip “Tout se passe bien”. Dedans, ta joie de vivre contraste avec des images d’actu parfois crues. Tu atterris finalement sur la planète Mars. C’est donc peut-être ça la recette pour que “Tout se passe bien”, se réfugier sur une autre planète ? Qu’en penses-tu ?
Je pense que quoiqu'il en soit c'est le plan de certains milliardaires qui n'ont plus foi en notre survie sur cette planète ahah ! Dans le Clip de "Tout se passe bien" il s'agit surtout d'une moquerie car le jour où il sera possible d'aller sur Mars, quelqu'un se l'appropriera pour devenir, par exemple : "le premier rappeur sur Mars", bien que ça soit un peu plus compliqué que de se foutre un diamant sur le front. Mais je n'ai pas réellement d'avis sur la conquête de Mars, justement, ça peut être une bonne comme une mauvaise chose et j'explique que quoi qu'il se passe, ça se passera avec ou sans notre accord alors autant se dire que ça se passe bien, avec une forme d'abandon parfois ironique, parfois sincère.
Sur ce même morceau tu affirmes : “L’ignorance et le savoir sont tous les deux dangereux”. S’il fallait choisir à tout prix, mieux vaut être ignorant ou savant ?
Je dis cette phrase justement parce qu'il est impossible de départager, l'un ne peut exister sans l'autre ahah.
LAVENTUR, est ton deuxième EP. Quel message souhaites-tu faire passer à travers ce nouveau projet et sur quels aspects dirais-tu que tu as évolué par rapport à “Obzerv”, ton premier EP ?
Le message, en conclusion, je dirais que c'est : "on va vivre parce que ça fait longtemps qu'on le fait plus." c'est pour ça que je souhaitais finir l'EP avec le morceau "X" qui a pour refrain : "dis qu'on est partis", parce que je considère que c'est là que ça commence... Au départ d'un changement, peu importe lequel. Par rapport à "Obzerv" je considère avoir acquis plusieurs nouveaux skills de par ma pratique, les rencontres, la vie, etc, donc le projet me parle plus en termes d'avancée dans la vie on va dire.
Qu’est-ce-que l’on peut te souhaiter pour la suite de ton AVENTUR et pour 2022 ?
Plus de vie, plus de Festoches, et un peu de paix !