Melan : Toulouse, le rap, la rue, ses revendications...

Découvrez l'interview exclusive de Melan pour Générations !

Melan, le rappeur Toulousain au flow "old school" et aux revendications sensées, prend aujourd'hui la parole pour nous parler de lui. Le membre d'Omerta Muzik a répondu à nos questions lors d'une interview disponible en exclusivité sur Générations. 

 

- Melan, comment l’aventure musicale a commencé pour toi en 2012 ?

J'ai commencé à écrire vers 2006, j'y ai passé beaucoup de temps. Avant de sortir un album, je voulais d'abord être carré, que les paroles et le flow aient du fond, soient soignés. L'aventure Omerta Muzik a commencée en même temps que mes projets solo, j'ai toujours pu faire les deux en parallèle. Ça a commencé à Toulouse, avec les potes, la rue, les open mic... Puis la détermination de sculter ça dans la roche avec plus de précision. 

 

- Tu es un membre indispensable d’Omerta Muzik, d’où vient ce nom? 

La loi du silence. On était tous assez fascinés et instruis sur ces histoires, les sociétés parallèles italiennes ou italo américaines. C'est avant tout une question de valeurs et de principes qu'on avait tous en commun dans le groupe à cette époque et jusqu'à maintenant encore. Il y a plusieurs sens, et aussi une approche spirituelle des trois singes : rien vu, rien entendu, rien dit. Ça peut être quelque chose de sage, de ne pas voir que les mauvaises choses, de savoir passer au dessus de ce qu'on entend et qui peut faire mal, et puis de ne pas parler pour dire des conneries ! Pour ma part, c'est plus des principes de vie et d'honneur que pouvaient avoir certains anciens gangsters, ne jamais trahir les siens et toujours agir avec la tête froide.

 

- Préfères-tu être en solo ou en groupe ? Pourquoi ?

Qu'on soit en groupe ou en solo je m'y sens bien, étant donné qu'on est toujours trois sur scène (Avec Capdem et Dj Hesa) et soutenus à 2000% par mon manager. Même sur la partie solo, je me suis toujours senti en groupe, on est toujours en équipe. 

 

- Que peux-tu nous dire sur ton futur album "Angle Mort" ? Dévoileras-tu de nouvelles facettes de personnalité que l’on ne connaissait pas encore?

Quand on avance dans l'âge on grandit, je pense qu'on est sur terre pour cette raison. Travailler sur nous-mêmes et faire évoluer notre âme, cet album est la continuité de mon évolution musicale et spirituelle.

 

- "J’ai rapé", ton dernier titre en date, raconte ton parcours, tes motivations… Cherches-tu à inspirer ton public?

Depuis quelques années je m'efforce d'essayer de me tirer vers le haut, le message ne peut pas être négatif à 100%, il y a toujours de la lumière. Ce morceau c'est un bilan personnel : j'ai fait tout ça, on a vécu tout ça, on peut être fiers de faire ce qu'on fait avec le coeur, c'est à la portée de tous et continuons ensemble.

 

- Tu as récemment sorti "On leur ressemble pas", un clip poignant, qui revendique cette société de consommation. À quel moment t’es-tu dis qu’il fallait en parler? 

Depuis toujours, depuis que je suis en maternelle j'étais déjà critique politique ! Depuis que j'ai pris la plume, j'ai dénoncé. Le rap est fait en grande partie pour ça, c'est son essence, même si beaucoup s'en servent plus pour faire des sous que pour lutter contre les injustices. Le rap n'est jamais mort. 

 

- Quel est l’artiste qui t’inspire le plus? On sent que tu as une fibre « old school » très prononcée!

Il n'y a pas de noms précis, ni de mec que j'écoute en particulier. C'est plus une époque, quand j'étais petit on faisait des cassettes avec mon frère : Fonky family, Ideal J, Ärsenik, La cliqua, NTM, IAM... J'ai surtout été influencé par une époque, par un rap contestataire et libérateur. Je suis inspiré par une philosophie générale, plus que par un être humain en particulier.

 

- Un petit mot qui définit ton futur album « Angle Mort »?

Éveil.

 

Propos recueillis par Clémence COMBIER.