Braves : le concert de rap qui soutient les grévistes

Braves : le concert de rap qui soutient les grévistes
Il s'agit de soutenir les grévistes.

On a interrogé Guéno Fiasko à l'origine du projet avec son collectif La Familiale.

C'est parti d'un tweet qui disait, en gros, ce serait bien que le rap se mobilise pour venir en aide aux grévistes. Puis, force des réseaux oblige, ça a fait boule de neige et c'est devenu un très gros concert de soutien, "Braves", regroupant plus de 40 artistes. Porté par la force de la contestation, l'événement se déroulera ce samedi 9 avril à partir de 14h aux Docks B de Pantin. On a donc interrogé Guéno Fiasko, l'auteur du premier message par lequel tout est parti.

Comment t'es venu l'idée d'organiser cet événement ?

Je fais partie d'un collectif qui s'appelle La Familiale qui organise des événements autour du rap comme des open mics etc. On était en manif quand on s'est dit qu'on en avait marre des playlists qu'on entendait dans le cortège. On n'avait rien pour s'ambiancer. C'est là qu'on s'est dit qu'on pourrait peut-être faire quelque chose. J'ai tweeté ça et comme je travaille aussi dans la musique, c'est parti direct !

Est-ce que vous avez contacté des artistes ?

On n'a pas eu besoin, plus de 200 ont répondu spontanément après le tweet, des plus connus au moins connus. Ça a pris une très grosse ampleur quand Hatik a retweeté et a annoncé qu'il voulait participer. Brav, Sako, Souffrance ou encore Nyra ont répondu aussi très vite. On discutait avec Sniper pour autre chose et ils ont embrayé. Quant à Médine, on savait qu'il était en concert dans le Sud et on s'est dit qu'il allait passer par la région parisienne pour remonter au Havre. Les dates correspondaient, on a contacté son équipe et il a dit oui.

Derrière, cela a dû être une sacrée organisation ?

Oui, d'autant qu'il fallait aller vite. Si on attendait, cela aurait moins d'impact et surtout c'est maintenant que les caisses de grève ont besoin de fonds. On a contacté des salles et au fur et à mesure, on était obligé de changer car elles étaient trop petites. Finalement, on a contacté les Docks B à Pantin parce qu'on les connaît bien et ils nous ont mis la salle à disposition. Ensuite, on a répondu à tous ceux qui nous contactés avec un seul critère, c'était d'être d'Ile-de-France car on ne peut pas défrayer les déplacements. A ceux qui étaient d'autres régions, on les a mis en contact pour qu'ils essaient d'organiser quelque chose sur place. Puis, on a fait un message type qu'on a envoyé à tous ceux qui viennent avec la date, l'adresse, leur heure de passage, leur temps de passage etc. On a aussi prévenu qu'on aurait des DJ bénévoles pour tout le monde et qu'ils viennent avec des clés. On a aussi prévenu que s'il y avait des retards, ce serait tant pis. A partir du moment où on a trouvé la date, certains avaient des engagements et ne pouvaient pas venir mais il y aura plus de 40 artistes et on sera live de 14h à 1h du matin ! On va venir des collègues régisseurs, ingé-sons etc pour que tout se déroule au mieux.

Comment après les fonds vont être transférés à une caisse de grève ?

Déjà, on a choisi cette qui était la plus transparente sur ce qu'elle faisait de l'argent récolté. On voulait que ça aille vraiment aux grévistes et pas ailleurs. Après, c'est assez simple, une fois qu'on aura l'argent de la billetterie, on fera un virement. Il faut aussi souligner que pas un seul artiste n'a voulu être payé alors qu'on proposait au départ de partager les recettes. On espère que ça aidera les grévistes et leur donnera du baume au coeur.

Propos recueillis par Grégory Curot

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