Diam's explique le pourquoi de "Salam"

Mélanie a voulu raconter, elle-même, sa propre histoire.

Pour le rap français, c'est un peu le retour de la mère. Même si Diam's ne reviendra pas au rap, elle a repris la parole dans deux grandes interviews pour Brut mais aussi pour Le Parisien. Alors que le documentaire sur sa vie "Salam" a été présenté ce jeudi 26 mai au Festival de Cannes, l'ancienne rappeuse est sortie de dix ans de silence et elle est revenue sur la fin de sa vie d'artiste et les premiers jours du reste de sa vie, ne taisant rien, ni de sa dépression et de sa recherche intérieure, ni de sa découverte de l'Islam qui l'a sauvée. Elle explique surtout les raisons qui l'ont finalement poussé à faire ce documentaire.

Les premiers mots qu'elle prononce dans l'interview qu'elle a donné à Augustin Trapenard pour Brut en disent long sur son état d'esprit à la fin de sa carrière artistique.

"Diam's me renvoie à une femme qui si elle n'avait pas trouvé la paix serait morte. Moi, normalement, je suis morte, ça c'est certain. Quand je raconte vraiment que j'ai voulu mettre fin à mes jours, c'était sérieux."

Et si, évidemment, beaucoup de gens ont voulu raconter son histoire, tous gardaient un schéma "classique" de narration : rap/célébrité/dépression/conversion/disparition. Or, ce n'est pas ce dont Mélanie avait envie, elle, de dire :

"ça fait bien 5-6 ans que régulièrement, on me contacte pour pouvoir mettre à l'image mon histoire. On m'a beaucoup demandé de la partager de différentes façons. Les gens venaient avec des idées de biopics par exemple, de fictions, de séries. La plupart du temps, quand les gens m'approchaient, avec beaucoup de bienveillance et de gentillesse, c'était toujours un peu la même chose. C'est-à-dire que c'était toujours l'histoire que tout le monde a toujours racontée [...] Sauf que moi, ce n'est pas ça l'histoire."

Même si à la base, Mélanie n'était pas vraiment partie-prenante des projets qu'on lui proposait, elle a accepté de prendre en charge son propre récit comme le dit Augustin Trapenard.

"J'ai eu peur que ces projets voient le jour sans moi parce qu'encore une fois, ça aurait faussé la mémoire. Je me suis dit, peut-être qu'il est temps que je puisse partager la vérité et surtout la beauté de cette histoire."

Dans le Parisien, elle dit également.

"Et puis il y a quand même des gens que j’ai laissés, un public qui se questionne. Depuis dix ans, il faut savoir que je ne suis pas coupée du monde, on m’écrit par le biais des réseaux, certains me disent : On aimerait bien avoir de tes nouvelles, Ta plume me manque. Donc tout ça a germé en moi. J’ai alors appelé ma très bonne copine Adèle Exarchopoulos et je lui ai dit : Comment je fais ? Elle m’a alors conseillé d’appeler Houda Benyamina, qui m’a accompagnée dans l’écriture, avec Anne Cissé, qui est aussi scénariste."

Le résultat, c'est donc le documentaire "Salam", la paix en arabe, une quête que Diam's a eu toute sa vie. Dans l'interview pour Brut encore, elle dit :

"Qu'est-ce qui me manquait ? Il me manquait la paix, il me manquait cette sérénité, cette quiétude, cette paix intérieure. Je pense que c'est une quête pour beaucoup de gens."

Aujourd'hui, apaisée, Mélanie a pu, enfin, raconter la réalité, la vraie histoire de sa vie, pas celle que l'on dit un peu partout. C'est la vérité vraie, la vérité crue.

Il y a beaucoup d'autres choses dans les interviews de Brut et du Parisien, mais le plus simple, c'est quand même d'aller regarder et lire en attendant de pouvoir découvrir "Salam".