Il y a des jours comme ça où on se dit qu'on aurait mieux fait de ne pas se lever. Il y a des jours où rester sous la couette est la seule solution. Un jour comme aujourd'hui par exemple, quand on apprend que la justice a demandé la libération des policiers qui ont tabassé Michel Zecler dans un article du Parisien. Mais bon, puisqu'on est déjà debout, autant boire le calice jusqu'à la lie et se pencher sur cet article en se demandant tout au long de la lecture comment remettre en liberté des agents qui ont fait preuve de racisme et d'une extrême violence ? C'est quoi la prochaine étape ? On leur redonne un flingue, on les remet dans la rue comme si de rien n'était ? Tout a été filmé, tout le monde a vu les détails de l'agression et pourtant ils sont libres. On se demande bien comment tout cela serait possible...
Surtout que les dégâts sur Michel sont considérables. De quelques jours, son ITT (interruption temporaire de travail) va passer à 180 jours, oui, oui, ça fait six mois et, depuis son agression, il porte une broche en titane dans le tendon de son biceps gauche qui "a été sectionné et a dû être refixé" selon son avocat, Me Toby, cité par le quotidien. Mais quand on lit ça, on a quand même du mal à l'encaisser :
"Les juges ont ordonné ce mardi la libération des policiers écroués dans le cadre de l'enquête conduite après le tabassage du producteur de musique. Ils avaient été placés en détention provisoire le 30 novembre dernier. Ils seront soumis à un contrôle judiciaire strict, avec interdiction d'entrer en relation avec la victime et les autres mis en examen, de détenir une arme et d'exercer la profession de fonctionnaires de police, précise une source judiciaire."
Sur quoi se base la justice pour arriver à une telle conclusion ? Franchement, on a du mal à le comprendre d'autant qu'ils ont reconnu leur geste quand il est dit dans l'article. En même temps, avaient-ils le choix ? Ils ont été filmés et écoutés. Ils ont, je cite : "des bons voire très bons états de service" si on en croit le procureur de la République de Paris Rémy Heitz. Et donc ? Ils ont fait une bavure, ils ont dérapé, une fois n'est pas coutume ? Rappelons quand même qu'ils restent mis en examen, un moindre mal. Mais à l'heure où les autorités demandant aux Français une discipline exemplaire et que s'est engagé un bras de fer sur l'autorisation de filmé ou non les forces de police durant leurs interventions, il serait bon que l'exemplarité soit la même dans les rangs de la police et de la justice. Et cette décision ne va pas dans le bon sens. Plus que de la déception, c'est l'incompréhension qui nous anime aujourd'hui. Michel, lui, continue à panser ses plaies et va continuer encore longtemps...
Grégory Curot