Malgré ses problèmes de couple qui découle directement de sa volonté de se présenter à la prochaine élection présidentielle américaine, Kanye West s'accroche à son rêve. Hier, il présentait sa colistière, une coach de vie biblique qu'il a rencontré dans le Wyoming. A cette occasion, on s'est aperçu qu'il comptait dans son équipe de campagne des cadres du parti républicain, celui du président sortant, d'où cette question : Trump est-il en train de se servir de la candidature de Yeezy pour assurer sa réélection ?
Le calcul politique ne serait pas mauvais si on se place du côté du camp Trump. Chaque voix qui va partir à Kanye West sera une de moins pour son adversaire démocrate, Joe Biden. C'est peut-être un peu tordu mais ça se tient. Surtout, en politique, on a vu bien pire...
Le New York Times et le New York Magazine révèlent en effet que des cadres du parti conservateur, celui auquel appartient Trump, aident Kanye West dans ses efforts pour pouvoir se présenter au scrutin. Parmi ces derniers, Mark Jacoby, déjà arrêté en 2008 pour fraude électorale, Chuck Wilton, un délégué à la convention du Vermont pour Trump. Wilton et sa femme Wendy, qui a été nommée par Trump au département américain de l'Agriculture, sont tous deux des partisans connus du président. Greg Keller, qui a été identifié comme le contact de la campagne de Kanye West avait été pressenti pour diriger l'équipe du candidat Trump. Et il y a d'autres exemples.
La stratégie de Trump semble finalement assez claire : aider la campagne de Kanye West et tout faire pour qu'il puisse présenter dans la majorité des Etats comme candidat indépendant. Toutes les voix qui se porteront sur sa candidature sont autant de voix qui n'iront pas à son adversaire direct, le démocrate Joe Biden, quitte à fournir à Yeezy des professionnels de la politique capable de l'aider dans son entreprise. En jouant sur les deux tableaux, Trump ne fait qu'appliquer une stratégie vieille comme le monde, diviser pour mieux régner et ainsi faciliter sa propre réélection. Et si Kanye West y laisse des plumes (ce qu'il a déjà commencé à faire), il ne sera pas le premier à être trahi sur l'autel de la "realpolitik"...