Le fait d'être ghostwritté, de se faire écrire ses textes par quelqu'un d'autre, est une pratique assez mal vue dans le rap. Car dans ce game, on cultive l'image de l’interprète-auteur débrouillard, qui fait tout avec ses propres moyens, parfois même ses propres instrus. Ce genre de savoir-faire est très valorisé dans le rap, surtout en France, alors que dans la chanson plus classique, par exemple, avoir recours à des ghostwriters est plutôt banal. Orelsan vient d'ailleurs de donner un petit coup de pouce à un autre grand génie musical en panne d'inspi pour certains textes.
Cet artiste, c'est Stromaé. Le Belge vient de dévoiler son nouvel album solo, "Multitude", disponible depuis le 4 mars. Un projet de 12 titres, sans featurings apparents, même si évidemment beaucoup de gens ont collaboré pour sortir ce disque. Il l'a d'ailleurs confié lui-même au micro de Brut : pour lui, écrire est assez difficile, un exercice pas très plaisant dans lequel il ne s'épanouit pas forcément. C'est pour cela qu'il a fait appel, sur son album, à l'aide d'Orelsan pour fignoler ses textes.
@brutofficiel Répondre à @doudouddu Brut vous a laissé poser vos questions à @stromae. Quel est le secret de ses paroles ? Voici sa réponse. #tiktokmusique ♬ son original - Brut.
"Quand je bloque sur mes textes, je l'appelle", a simplement confié Stromae. Le rappeur de Caen lui a d'ailleurs montré sa façon d'écrire et visiblement, le Belge est assez bluffé. Il faut dire que la plume d'Orelsan fait clairement partie de ses points forts, que ce soit à la période tranchante et agressive de "Perdu d'avance", ou plus touchante et personnelle dans "Civilisation".