Les rapports entre la banlieue, les quartiers populaires, et le cinéma français se sont tendus au fil des années. La faute à une sous-représentation des gens issus de la banlieue dans le milieu du cinéma, et à un manque de reconnaissance. Alors même que, on le sait, nos quartiers sont de véritables réservoirs de talents ça a pu être prouvé à de nombreuses reprises. Notamment le 15 mai dernier, lors de la sortie du ilm "Les Misérables", réalisé par Ladj Ly. Un film poignant et incroyablement juste, sur fond de violences policières qui a été reçu de manière très élogieuse par la critique. Au point que le film et ses équipes ont été récompensés au Festival de Cannes et même nominés aux Oscars 2020.
Une pluie de récompenses qui a continué la nuit dernière, lors de la 45ème cérémonie des César, le rendez-vous annuel du gratin de tout le cinéma français. "Les Misérables" a été nommé meilleur film de l'année, une récompense parfaitement logique pour cette oeuvre qui aura fait réagir jusque dans les plus hautes sphères de l'Etat (Emmanuel Macron, Valérie Pécresse ou encore Jean-Louis Borloo) et a même bouleversé plusieurs spectateurs étrangers pas forcément au courant du contexte tendu entre les forces de l'ordre françaises et la jeunesse des quartiers. Preuve que le cinéma peut facilement traverser les frontières quand il est bien fait.
La cérémonie aura été entachée par les polémiques autour de Roman Polanski, nominé dans 12 catégories et récompensé en tant que meilleur réalisateur, malgré les mobilisations de nombreuses associations et personnalités.
Mention spéciale aussi à Fodjé Sissoko, animateur du Corner, chaque jour de 20h à 23h et surtout notre ami qui joue dans les "Misérables". Bravo aussi à toi Fodjé !