Si le rap n'a en général pas trop de tabou à propos des sujets abordés dans les textes, il y a quand même des thèmes qu'on n'entend quasiment jamais. Notamment tout ce qui touche aux viols et aux agressions sexuelles. Plusieurs raisons peuvent être avancées pour ça, on vous laisse vous faire vos conclusions, mais les faits sont là : quasiment personne n'en parle. Pourtant, on sait que certains artistes ont été victimes d'agressions à caractère sexuel. Cette semaine, YG, rappeur West Coast et membre des Bloods, s'est livré à propos d'un acte dont il a été victime dans son nouveau morceau, "2004".
Un titre dont le thème est donc assez lourd, mais qui, curieusement, sonne extrêmement West Coast, avec des inspirations G-Funk et un morceau qui donne globalement envie de danser le C-Walk, ou plutôt le Blood Walk, car YG est clairement de l'équipe rouge. Mais derrière cette instru très efficace, on retrouve un texte qui interpelle, dès le lancement du morceau :
When I was young I got raped / By a bitch twice my age / Picked me up from school, took me to hers and got laid / And since that day I never looked at shit the same
Le rappeur aurait donc été abusé par une femme de deux fois son âge alors qu'il avait 14 ans. L'histoire va même plus loin, et est extrêmement malsaine, comme on l'apprend après dans le morceau : YG sortait alors avec la nièce de cette dame qui l'a violé, raison pour laquelle il ne pouvait rien dire à personne, et ça le mettait en plus dans une situation particulièrement compliquée à vivre.
Dans un couplet qui suit, il donne quelques détails sur comment ça se passait avec cette dame plus âgée, en disant que tout ça avait fini par lui bousiller le cerveau et par détraquer sa vie sexuelle. Une prise de parole assez courageuse de la part d'un gars qui est clairement identifié comme un "gangsta rapper". Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que des rappeurs se confient sur ces sujets, même si ça reste très rare. A$AP Ferg l'avait notamment fait dans "Pool", et Jeezy aussi s'était livré sur le sujet, mais en interview cette fois. On espère que ces prises de paroles aideront les victimes à traverser leurs traumas, en se disant qu'ils ne sont pas seuls.