Alors que Fianso sort à peine son nouvel album "La Direction", il s'est frotté au micro de Générations dans le 20h/23h avec SK et LNA. Dans l'interview, il revient sur la nouvelle saison de "Rentre dans le Cercle" ou encore son dernier album.
La saison 3 de "Rentre dans le Cercle" vient de reprendre, est-ce que ça a été compliqué à cause du covid et de la situation sanitaire dans le pays et est-ce que tous les épisodes sont déjà tournés ?
Notre objectif était de reprendre les tournages en mars 2020 pour la saison 3. Malheureusement, le Covid-19 et les dispositions du gouvernement sur le confinement, ont fait que nous n'avons pas pu reprendre le tournage. Nous étions tous déterminés à reprendre le plus vite possible, donc on a laissé passer 2020 pour être sûr que tout redevienne calme puis début 2021, on a entamé la saison 3 qui en est déjà à l’épisode 2 maintenant. On a aussi réussit à faire un épisode hors-série à l’Olympia en collaboration avec la fondation Abbé Pierre. Le but est d'atteindre, comme d'habitude, les 10 épisodes en s'amusant avant tout. Mais les épisodes s'enregistrent au fur et à mesure, il faut être toujours au courant de l’actualité. Il y a des buzz toutes les semaines.
Comment tu sélectionnes les artistes ? Car il y a un large panel et toutes sortes de styles dans les rappeurs que tu choisis...
Je sélectionne les artistes quand ils me plaisent et il y a 1000 manières de venir dans "Rentre Dans Le Cercle". Il y a des mecs qui arrivent au culot, en général, il me DM sur Instagram. Des fois, ça marche, des fois ça ne marche pas. Tu as différents types d'artistes, il n'y a pas que des inconnus, certains artistes sont déjà en place dans l'industrie et veulent se frotter à la jeune génération. Les labels, les attachés de presse envoient pas mal d’artistes et on sélectionne après. Justement, c'est ce qu'on recherche, c'est ce qui donne cette série unique en son genre ou un total inconnu peut mettre une baffe à un disque de diamant.
Pour un épisode, il y a une cohérence entre les artistes ou c’est avant tout du feeling ?
C’est vraiment du feeling. Si je pense que l'artiste apporte une touche différente à un épisode, je le contacte. La seule chose que je ne me permets pas et que je ne fais pas, c’est de les mettre en danger. Le cercle est fait pour sublimer un artiste. C’est déjà arrivé que des artistes foirent leur prestation, ce qui les desservirait au final. Dans ces cas-là, je les appelle avant au moment du montage et je les préviens que ça ne peut pas sortir tel quel. Que s’ils veulent, ils peuvent revenir dans un autre épisode. Le but, ce n’est pas de les jeter au feu.
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Tu viens de sortir ton 5e album, c’est quoi "La Direction" ?
"La Direction", c’est le surnom qu’on me donne depuis un an ou deux dans le métier. Mes collègues rappeurs, mon entourage m’appellent comme ça. Il y a aussi "la Didi" ou alors "le dirigeant de la direction avec le bureau sur le rooftop". C'est moi, c’est nous.
Depuis le début, tu conçois les projets de ton côté, en solo. Comment tu as travaillé le dernier projet ?
Je l'ai travaillé sans vraiment le travailler, je ne pense pas qu'on puisse mettre le mot "travail" là-dessus. J'ai travaillé en détente totale avec toute l’équipe de compositeurs qui est avec moi chez Affranchis Music. Aujourd'hui, on fait des séminaires, on part en vacances et on fait des sons. On profite pour développer notre créativité et voir autre chose. Au final, j’ai fait comme d’habitude, je n'ai pas arrêté d'enregistrer et à la fin, j'ai fait une sélection. J'ai voulu en sélectionner peu car je ne voulais pas de déchet. J’avais 13 pièces donc j’ai mis 13 titres.
Penses-tu avoir pris des prises de risques sur ce projet ?
J’ai enlevé 80 % des singles juste avant la sortie. Dans cet opus, il n’y a pas de zumba pour les radios. On est dans la pierre, dans le dur car j’essaie d’être aussi clair avec ce que je suis dans ma vie et de le faire transparaître dans mes disques. Aujourd’hui, je suis beaucoup plus dans les affaires que dans la rue, je ne suis plus dans une certaine période de ma vie où j’avais d’autres activités à côté. Là, mon activité me fait rencontrer, pour la majorité, des directeurs. J’aime bien cette image de dirigeant et de patron.
En parlant de direction, existe-t-il de nouveau business en préparation ?
En ce moment, je lance une structure de production qui va sévir dans le documentaire et la fiction. Elle s’appellera San Siro films, d'ailleurs, on est déjà sur la production d'un documentaire et d'une série. On écrit aussi sur d’autres projets et j'ai bien envie de tester mes capacités au cinéma, dans une série ou sur un documentaire. Je suis curieux et je pense qu'il faut l'être. Qui contrôle quoi, comment, sur quel bouton ? À un moment, quand tu arrives dans une situation que tu comprends, ça te donne des envies, tu t’y vois donc tu essaies. C'est aussi simple que ça.
On a vu le Fianso rappeur, le directeur, l’entrepreneur, Fianso l’acteur ! Tu as créé ta structure Affranchis Music, de quoi penses-tu t'être vraiment affranchi ?
Je pense que je me suis affranchi de la direction en en devenant une moi-même. Je me suis affranchi de toute cette non-formation qu’on peut avoir en étant artiste. Je me suis affranchi des enclaves de major. Je me suis affranchi de l’ignorance au-dessus de tout, parce que je me suis formé. Je me suis affranchi de l’imbécilité qu’un artiste peut avoir s'il ne fait que chanter et qui ne sait pas ce qu’il se passe derrière ses contrats. Je me suis affranchi des pompes de l’industrie en en devenant un moi-même.
Propos recueillis par SK et LNA.
Interview écrite par Benjamin Martins