Taxe anti-rap : de quoi parle-t-on ?

Un projet de loi est particulièrement mal vu par l'industrie du rap.

Si vous suivez un tant soit peu l'actualité du rap français, il y a forcément un terme qui a surgi ces derniers jours et auquel vous n'avez sans doute pas pu échapper : la taxe anti-rap. Qu'est-ce que c'est ? A quoi correspond-elle ? On vous explique tout.

L'idée a été lancée avant l'été : une taxe sur le streaming musical pour permettre le financement du Centre national de la musique (CNM). L'idée, c'est de réduire le déficite budgétaire de cet organisme et de rapprocher son fonctionnement du Centre National du Cinéma (CNC). Rappelons que le CNM s'est très fortement endetté pendant la crise du Covid pour venir au soutien des entreprises liées à la musique impactée par la pandémie. L'idée de la ministre de la Culture, Rima Abdul-Malak est de taxer le streaming, à hauteur de 1,5%. Les abonnés aux différentes plateformes verraient alors le prix de leur abonnement augmenter tandis que les artistes et les producteurs verraient leurs revenus issus des plateformes décroitre. Une équation compliquée quand on sait que 87% des albums de rap sont consommés par le biais du streaming...

Pourquoi parle-t-on de taxe anti-rap ?

Le problème dans tout cela, c'est que le rap n'est pas très bien représenté au sein du CNM d'où l'impression de payer pour les autres styles de musiques, rock, pop ou variété. Il ne bénéficie que de très peu des subventions accordées par le CNM. Autant dire que les acteurs du milieu du rap ont vraiment l'impression de danser gratis et de devoir payer pour les autres comme on a pu le lire sur les réseaux.

C'est peu de dire que le rap se sent, encore une fois, relégué au second plan alors que c'est un acteur majeur du monde de la musique actuel... Et si, par définition, cette taxe n'est pas dirigé contre lui, elle le devient au regard des faits.