Eminem se livre comme jamais à XXL sur sa dépendance à la drogue

Slim Shady parle à cœur ouvert.

Eminem est une des plus grandes figures du rap game, peu importe que l'on soit aux Etats-Unis, en france ou ailleurs dans le monde. Slim Shady est là depuis plus de deux décennies et il reste un artiste majeur qui compte. Aussi quand cet artiste discret donne une très longue interview dans XXL, on se cale bien dans son fauteuil et on savoure, même si, parfois, sa vie a failli tourner au fait divers notamment à cause de ses nombreuses addictions, notamment quand il a failli mourir en 2007 après une overdose qui l'a finalement mis sur la voie de la guérison. Mais fut un temps où le rappeur de Detroit pensait qu'il ne serait pas capable d'étouffer ses démons.

"Une fois que j'ai signé, la drogue est devenue partie intégrante de ma vie. La première fois que je suis sorti à LA, avec quelques gars, on est allé à Tijuana acheter de la drogue, de la vicodin et ce genre de merde. Je ne peux pas compter combien de fois nous l'avons fait, c'était si facile... La dernière fois où j'y suis allé, nous étions à la frontière et le mec devant nous a commencé à se prendre la tête avec le douanier. Il a finalement été arrêté et ils ont sorti de pilules de ses proches. J'avais une peur bleue, mais nous sommes passés."

Ce jour-là, il a pris conscience que sa carrière ne tenait qu'à un fil et que s'il s'était fait prendre, il "aurait été fini". Pourtant, il n'a jamais réellement compris qu'il avait un problème de drogue même si sa consommation est passée à la vitesse supérieure en 1999 avec la sortie de "The Slim Shady LP" alors que jusque-là, il ne prenait aucune drogue dure.

Le fait qu'il soit un rappeur blanc à succès a aussi joué un rôle. La drogue lui permettait de dresser des barrages face aux insultes et aux menaces.
"J'expérimentais. À l'époque, tu partais en tournée et les gens te donnaient de la drogue gratuitement. Je l'ai géré pendant un petit moment. Et puis c'est devenu trop, je ne savais pas comment arrêter, j'aimais trop ça. C'est aussi à ce moment-là que j'ai commencé à lutter contre la dépendance. Je sentais qu'il se passait des choses à l'intérieur de mois. Je l'ai minimisé et je l'ai caché jusqu'à ce que cela devienne vraiment mauvais. Je prenais un médicament qui me déconnectait de la réalité et ça se voyait sur moi, c'est à ce moment-là que les gens ont su. Ils se sont dit : 'il est foutu'".
Avec le recul, il s'est rendu compte que la mort de son ami Proof en 2006 l'avait plongé au fond du gouffre.
"Quand je résume, je me rends compte que la consommation de drogue et la dépendance la plus lourde n'ont duré qu'environ cinq ans de ma vie. C'est fou pour moi d'y repenser. Cela m'a semblé long quand j'y étais mais en y repensant, il n'a pas fallu longtemps pour que mon problème explose comme il l'a fait. Ensuite Proof est mort et ma dépendance a explosé. Je me souviens que, juste après la mort de Proof, j'étais seul dans chez moi, j'étais allongé dans mon lit et je ne pouvais pas bouger et je continuais à regarder le ventilateur ai plafond. Et j'ai juste continué à prendre plus de pilules. Je n'ai littéralement pas pu marcher pendant deux jours quand c'est arrivé et finalement ma consommation de drogue a grimpé en flèche [...] Je prenais 75 à 80 Valium par nuit. Je ne sais pas comment je suis encore là. Quelques mois après la mort de Proof, je me lève pour aller aux toilettes et tout ce dont je me souviens c'est que je suis tombé. Ensuite, je me suis réveillé avec des tubes partout dans le corps, je ne pouvais pas parler. Je ne pouvais rien faire. Je ne comprenais pas où j'étais ni ce qui s'était passé."
A partir de là, Eminem va commencer sa lutte contre la dépendance. S'il a rechuté au point de faire une overdose qui a failli lui être fatale, il a fêté ses 14 ans d'abstinence en avril dernier.