Akhenaton dénonce le racisme ordinaire

Il se base sur son expérience et celles de ses fils.

Akhenaton a toujours été engagé socialement et politiquement, c'est bien quelque chose qu'on ne peut pas lui retirer. Si ses dernières interventions portaient sur le pass vaccinal qu'il voit comme une privation de liberté ou sur le vaccin qu'il refuse de faire, le rappeur marseillais est cette fois revenu sur un autre sujet qui gangrène notre société, le racisme dont lui-même a été victime.

Invité dans le podcast "La Face Katché", AKH raconte notamment ce qu'il a vécu après sa conversion à l'Islam.

"Ma femme est noire, arabe et musulmane, c'est une sorte de all star game [...] Dans ma génération, on n'a pas subi le racisme que subissent les Noirs et les Arabes en France. Je ne peux pas m'estimer victime, car la discrimination, je l'ai plus vécue adulte en épousant ma femme, en cherchant un appartement, en me convertissant à l'Islam. Quand tu es jeune marié et que tu vas dans un appartement, et que la notice du propriétaire précise "Pas de chien, pas de Noirs, pas d'Arabes"... C'est chaud. Et là, tu vois ta femme, tes enfants, et tu te dis : "C'est pas possible, on en est encore là".

On en est tellement là que, pour lui, rien ne semble vraiment avoir changé, il le voit avec ses enfants.

"J'ai vu la peine dans les yeux de mon fils, qui me dit : "Papa, je me fais contrôler trois fois par jour". Il ne le vit pas bien, notamment dans ses rapports avec la police et les forces de l'ordre. Il s'est retrouvé plusieurs fois en garde à vue sans raison."

Conscient de cet état de fait, le leader d'IAM a toujours discuté de ces sujets avec ses enfants, métis et musulmans, sans toutefois réussir à toujours les convaincre.

"Parce que si tu ne désamorces pas, tu risques d'avoir une réponse qui est à la mesure de ce qu'ils ont subi, et ça fait des petits très en colère, qui peuvent devenir violents. Ils ne calculent pas tout ça, sauf quand on vient leur rappeler avec des contrôles. Je suis triste pour mon pays, mais c'est ici qu'ils ont eu les pires expériences. Aujourd'hui, mes trois fils la ressentent, cette stigmatisation. Ils veulent partir vivre à l'étranger."

Et ils ne sont certainement pas les seuls...