Booba a un nouvel ennemi en ce moment, le chroniqueur Eric Zemmour, qui bien que condamné pour incitation à la haine raciale continue de propager impunément ses idées nauséabondes dans beaucoup de médias avec la bénédiction de leurs patrons. Zemmour, c'est de l'audience assurée et de la polémique en paquet de 10. Mais Booba qui prend peu part à des discussions politiques habituellement et préfère tacler ses camarades du rap game, a décidé de profiter de sa notoriété et de sa popularité pour le faire taire. C'est même un de ses rares points communs avec Kaaris. Or, il semble que cette démarche, semble-t-il salutaire pourtant, ne plaise pas à tout le monde, notamment au magazine Valeurs Actuelles qui parle du Duc à chaque fois qu'il prend position contre le chroniqueur.
Un article du 26 juin titre : "Le rappeur Booba relaie une pétition appelant à bannir Zemmour des médias". Nous, on a envie de dire : quoi de plus normal ? On devrait même être plus nombreux à le faire... Mais la teneur de l'article - non signé évidemment, n'est pas du tout la même. Voici ce que l'on peut y lire :
"Sans aucun commentaire, l’artiste controversé a partagé le lien de la pétition sur son compte Twitter. Il y a quelques jours, il avait déjà pesté contre une intervention de l’auteur du Suicide français dans l’émission Face à l’info."
Voici le tweet en question :
— Booba (@booba) June 26, 2020
La pétition a été lancée par une des figures du mouvement Gilet jaune, Priscillia Ludosky.
Mais là où ça devient représentatif de ce que pense Valeurs Actuelles de Booba, c'est dans le paragraphe qui suit. Le rappeur du 92I est accusé de lui aussi profiter de la même liberté d'expression qui prévaut pour Zemmour pour le menacer directement. Et le magazine de prendre cet exemple : "Début juin, il avait peu goûté le fait que l’éditorialiste se dise choqué que des Blancs s’agenouillent devant des Noirs pour s’excuser de la mort de George Floyd. 'Un jour, faudra qu’on discute Éric', avait-il déclaré sur les réseaux sociaux" et de ressortir ensuite les vieux dossiers.
Pourtant, celui qui tente de museler la liberté d’expression en est un des plus grands bénéficiaires. Pour rappel, peu de temps après les attentats de Charlie Hebdo, Booba avait sorti un morceau sur lequel il disait : « T’as mal parlé, tu t’es fait plomber ». Plus récemment, le rappeur avait violemment menacé Zineb El Rhazoui qui avait pris la défense des forces de l’ordre à la télévision. Il avait appelé à la « punir » sur les réseaux sociaux, tout en l’insultant.
Et on vous passe les commentaires...
Mais ce qui est intéressant dans cet article, c'est que Booba n'aurait pas le droit de critiquer Zemmour sous prétexte qu'il profite de la même liberté d'expression que le chroniqueur. Mais est-ce qu'il a le droit d'être en désaccord ? Nous, ce que l'on voit dans la démarche de Booba n'est ni menaçant ni insultant. Il n'est pas d'accord avec Zemmour qui s'exprime dans tous les médias. B2O reste sur les réseaux sociaux car il ne bénéficie pas de la même tribune. Surtout, Valeurs Actuelles ne défend pas Zemmour de manière claire, mais accuser l'un, c'est prendre la défense de l'autre. Alors nous, à notre petit niveau, on prend fait et cause pour Booba et on l'assume. Il a le droit de ne pas être d'accord avec Zemmour, c'est même presque un devoir quand on fait du rap et comme l'a dit Youssoupha et qui lui a valu un procès. Il prend position. Et puis, pour le coup, il n'a fait que relayer une pétition sans en être à l'origine et sans en rajouter... Par les temps qui courent, c'est plutôt salutaire, n'en déplaise à Valeurs Actuelles...
Grégory Curot