Sneazzy et Nekfeu font polémique pour leur phrase sur Pascal Praud

Les propos de Sneazzy et Nekfeu sur Pascal Praud font hurler l'extrême-droite...

Encore une fois donc. Encore une fois, le rap français est stigmatisé pour une phrase dans un texte, pour un lyrics. Dans son album sorti vendredi, "Nouvo Mode", Sneazzy a invité Nekfeu a partagé le titre "Zéro Détail". Dans ce morceau, les deux rappeurs mettent en cause le journaliste de CNews, Pascal Praud. La différence avec tous les autres ? Eux ne semblent pas avoir le droit. Certains médias se sont emparés de l'affaire pour la monter en épingle.

Sneazzy et Nekfeu, membres du collectif 1995, amis depuis toujours ne pensaient certainement que partager un titre de plus dans leur carrière. C'était le grand retour de Sneazzy sur le devant de la scène et une apparition de Nekfeu est toujours un événement. Ensemble, ils ont jugé nécessaires à leurs yeux de revenir sur certains propos ou certaines remarques ou attitudes de journalistes, prenant Pascal Praud, journaliste pour la chaîne d'information en continue, CNews comme EXEMPLE, pas comme cible. La nuance est évidente quand on s'arrête sur les propos mais certains n'ont pas été si loin dans l'explication de texte...

«Les journalistes salissent l’islam, sont amateurs comme Pascal Praud. Ça mérite une balle dans le cervelet, le canon au fond de la bouche».

Les médias d'extrême-droite ont tout de suite hurlé à la menace de mort et ont repris les propos d'un responsable RN. Attendez, Attendez, on n'aurait pas déjà vécu ça ? Est-ce que des fois, ça ne serait pas les mêmes qui ont hurlé avec les loups quand Youssoupha a balancé sa punchline sur Zemmour ? Ou quand NTM a eu des ennuis avec la justice ou la Rumeur ou Sniper ou Mr R ou... La liste est infinie et il semble que rien ne change. C'est surtout oublier que Zemmour a perdu le procès qu'il avait intenté contre Youssoupha. La cour avait d'ailleurs précisé que le rap est "un style artistique permettant un recours possible à une certaine dose d'exagération" comme l'avait rapporté le journal Le Monde à l'époque.

Encore une fois, c'est prendre les rappeurs et leur public pour des idiots et essayer encore et toujours de faire croire que le rap est une musique dangereuse qui menace les gens. Mais de qui se moque-t-on ? D'ailleurs, à l'heure où ces lignes sont écrites, Pascal Praud n'avait lui-même pas réagi et les seuls à s'insurger contre ce passage sont des élus du Rassemblement National, pas besoin de dessin...

En 2020, on en est encore là donc... Pathétique.

Grégory Curot