Reverse met New York à l'honneur

On a interrogé le rédacteur en chef, Théophile Haumesser pour en savoir plus...

Pourquoi avoir choisi New York comme thème central de ce mook ?

Cela faisait longtemps qu'on pensait faire un mook spécialement dédié à New York. Pour toute une génération qui a connu le basket des années 90, New York c'est la Mecque du basket. Pas seulement parce qu'à cette époque les Knicks étaient performants, mais aussi à cause de toute l'aura culturelle de cette ville à cette période. Que ce soit par les films ("King Of New York", "Do The Right Thing", "New Jack City", "Juice"...), la musique (Biggie, Wu-Tang, Nas etc.) ou les légendes du street de NYC, cette ville avait une identité forte qui a laissé son empreinte sur les mentalités. Le basket new-yorkais tel qu'on l'entendait, c'était un basket rugueux, dur, où la substance l'emporte toujours sur la forme... mais où le style fait se lever les foules. Un cross dévastateur, un coup de coude dans les dents et une punchline, c'est ça l'idée qu'on se faisait du basket new-yorkais. Et puis, c'est une ville qui regorge tellement d'histoires et de personnages charismatiques, que c'était un véritable bonheur de s'y atteler. 

Les franchises de New York ne performent pas, cela a-t-il eu un impact sur votre réflexion ? Est-ce plus difficile de réussir dans le basket à New York qu'ailleurs ?

Les Nets attendent que leurs deux stars, Kevin Durant et Kyrie Irving, soient enfin en bonne santé pour essayer de faire quelque chose dans la conférence Est et, sur le papier, ils ont clairement les armes pour devenir une équipe qui compte. Les Knicks, en revanche, sont une des franchises les moins bien gérées de toute la ligue depuis presque vingt ans et c'est un vrai problème. Une honte, même. Ceci étant dit, tout cela n'a pas vraiment influé sur notre réflexion. L'idée n'était pas tant de parler du New York actuel que de raconter les grandes histoires et les grands courants qui ont fait de cette ville un monument pour le basket mondial. On dit souvent qu'il est plus dur de briller à New York que partout ailleurs, mais la nullité actuelle des Knicks est bien plus due à la bêtise de leur propriétaire qu'à la pression.

Qu'a apporté New York au basket ?

Avec le rapport très fort et très direct qui lie le street au basket "organisé", je dirais que New York a apporté une bonne dose de liberté et de créativité. Elle a permis de casser certaines normes et de faire de ce sport un véritable espace de création.

Le basket joué à New York est-il différent de celui joué ailleurs aux Etats-Unis ?

Je ne suis pas certain que ce soit encore le cas aujourd'hui. Avec internet et le développement des équipes AAU pour les jeunes, les talents voyagent plus tôt et il y a une certaine uniformisation du jeu à l'échelle planétaire. Ce qui reste vrai en revanche, c'est que si vous allez jouer sur un playground à New York, vous avez intérêt à ne pas demander faute à la moindre caresse...

New York est-elle plus qu'une ville de basket ?

Oui, c'est clairement plus qu'une ville de basket ! Culturellement et économiquement, c'est toujours l'une des capitale les plus importantes du monde. Être une star à New York vous confère un tout autre statut. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle les Knicks sont toujours la franchise qui a la plus grande valeur (4,6 milliards selon Forbes), alors que l'équipe n'a gagné qu'une série de playoffs en vingt ans...

Propos recueillis par Grégory Curot

 

Reverse Mook 240 pages spécial New York exclusivement disponible à l'achat ou sur abonnement via BasketSession.