Lundi 25 novembre 2019, à 20h55 sur RMC Story, est diffusé le magazine "Enquête prioritaire". Le sujet ? "Aulnay-sous-Bois, immersion au coeur de la cité". Pour une fois, un reportage va montrer une cité telle quelle est. Et surtout, s’affranchir des stéréotypes.
Il s’appelle Antoine Ly, il est réalisateur et journaliste. Il a vécu pendant deux mois dans la Cité de la Rose des Vents, plus connue sous le nom de la Cité des 3000. Il a partagé le quotidien des habitants du quartier aux 24 000 habitants. Joie, fierté, colère, regrets, envie de se battre… Autant de ressentis qui s’entrechoquent. Il a décidé de mettre en lumière, pendant 85 minutes, la vie de ceux qui se sentent "exclus de cette société".
Des reportages sur les cités il y en a à la carte, mais pas comme celui-ci. La façon d’aborder ce sujet fort, tabou, et plus que jamais d’actualité, a été fait avec une sincérité évidente. Sur les deux mois de tournage, Antoine Ly a passé la première moitié du temps sans caméra. Il voulait gagner la confiance des habitants, s’intégrer. Quand un homme se sent à l’aise, il est lui-même, véritable, sans masque. Un peu comme ce doc finalement. Le journaliste a décidé de laisser à l'abandon tous les préjugés. Il voulait montrer les choses telles qu’elles sont véritablement.
Violence, éducation, port du voile, communautarisme… De nombreuses questions auxquelles il a tenté de répondre avec eux. Il a donné la parole à ceux qui ne l'ont jamais. Des mots rares, sans tabou, loin des clichés.
Les intervenants sont percutants, légitimes. Le réalisateur s’entretient avec des figures devenues populaires, membres de la Cité de la Rose des Vents. On a Steve Tientcheu, acteur dans les "Misérables". Du béton des 3000, il foule aujourd’hui le tapis rouges des stars. Il y a aussi Hakim Djaziri, comédien. Ce dernier a connu la délinquance et il en parle dans sa pièce de théâtre. Ou encore le rappeur Dafreitas qui a une envie profonde de s'ouvrir au monde.
Mais ce n’est pas tout. Policiers, femmes du quartier, enseignants… Tous ont tenu à témoigner. C’est ce qui rend ce projet beau et vrai. Le micro est tendu à qui souhaite se livrer.
On pourrait écrire des pages et des pages sur ce documentaire. Mais il vaut mieux conclure sur les propos qu’une habitante a dit. Ils sont lourds de sens et résument bien les choses :
"Les gens sont beaux ici. Même si on a rien, on a tout. (…) Les gens pensent que la lumière est dehors, alors qu’elle est dedans. Dans les quartiers, ça brille".
Anne-Sophie H.