Dembo Goumane raconte sa vie à Pantin, dans la cité des Courtillières. Il a 27 ans aujourd’hui et il revient sur son parcours avec pas mal de légèreté mais pas seulement, aussi avec pas mal de gravité… C’est un roman autobiographique, on peut dire…
Son livre est aussi grave que drôle, surtout quand il se met en scène en délinquant poissard : il raconte comment avec ses potes, il passe le plus clair de son temps à dépouiller toujours la même épicerie … rictus garanti dans le métro.
Il met en scène ses premières fugues à la maternelle – « j'avais pas envie de faire les siestes » –, son parcours du combattant à l'école – « en CM1, j'étais premier de la classe, après je me suis ennuyé » : ensuite au collège, il fait du deal de carnet de correspondance : il revend des carnets vierges pour que les élèves puissent feinter les parents…
A 14 ans, il découvre l'argent facile : il gagne 200 francs par jour pour garder l'argent du deal..
Viennent ensuite les braquages : ils étaient souvent une belle équipe de bras cassés… et forcément, il y a le braquage de trop à 17 ans et c’est la prison. La prison, où il découvre d’ailleurs les « feux de l’amour » qu’il adore…
Ça, c’est pour le côté comique, mais il y a aussi pas mal de violence décrite dans le bouquin de Dembo : « On se déplaçait à 500,on tabassait tout sur notre passage, même les innocents. On ne se rendait pas compte de ce qu'on faisait, c'était la guerre. Le seul moyen de se faire respecter. »
Ce bouquin parle aussi d’une autre violence, celle que Dembo a dû se faire pour s'en sortir, quand le passé et la poisse le rattrapaient après ola prison. C'est son avocate qui l'a mis en contact avec Jacques Doillon pour travailler sur le film Petits frères, puis le pousser à écrire. La chance tourne. « Un signe pour arrêter mes conneries. » Aujourd'hui, Dembo est un père qui espère que son livre permettra à d'autres de ne pas faire les mêmes erreurs.
