Le rap et la drogue entretiennent des rapports un peu étranges. Dans les débuts du rap, aux Etats-Unis, la plupart des artistes étaient carrément anti-drogue, pour des raisons assez logiques : ce fléau ravageait les communautés afro-américaines et latinos. Et certains rappeurs étaient même persuadés que si la drogue était si facile d'accès dans les ghettos, c'est parce que ça arrangeait bien le gouvernement de voir ces populations ravagées par la drogue. Puis rapidement, la drogue est devenue omniprésente dans le rap US, au point de ne parler plus que de ça. Notamment 2 Chainz, qui faisait même des morceaux appelés "Crack".
@clubshayshaypod "I actually started selling drugs at 12 for my #momma and her #boyfriend. They gave me a little something to keep, like $40-$50." - #2chainz ♬ original sound - Club Shay Shay
En même temps, on peut le comprendre : le rappeur a confié lors d'une interview qu'il avait commencé à vendre de la drogue à 12 ans. Lors de son apparition dans le podcast Club Shay Shay, 2 Chainz a en effet raconté son expérience dans le hood avec la drogue, et comment il a heureusement fini par prendre en maturité pour se sortir de tout ça, mais aussi ce que le fait de naître dans ce genre de contexte lui a appris :
En fait, j'ai commencé à vendre de la drogue à 12 ans, mais c'était juste des petites quantités. C'est ma mère et son mec qui me filaient ça, et c'était un peu comme s'ils me donnaient un truc à surveiller. Je faisais des petits benefs genre 40, 50 dollars.
Une interview qui recoupe bien certaines précédentes déclarations du rappeur, dans lesquelles il disait :
Tout ce que j'ai toujours connu depuis que mes pieds ont foulé cette terre, c'est la drogue et la vente de drogue. Mon père ne s'est jamais levé pour aller travailler. Il n'a jamais pointé à l'usine, il n'est jamais rentré en retard à la maison parce qu'il était bloqué dans les bouchons, ou fait des heures supp...
Avec ce genre de vécu, on comprend mieux pourquoi, pendant de longues années, le rappeur n'a parlé que de ça dans ses chansons : c'est tout ce qu'il a connu, tout simplement. Mais on salue son courage pour avoir décidé de se sortir de ça, et de rapper, au moins dans la deuxième partie de sa carrière, des choses motivantes et positives, en parlant d'autre chose. Certains rappeurs, même en France, feraient bien de s'en inspirer, surtout quand tout le monde sait qu'ils n'ont jamais baigné dans la drogue de toute leur vie...