La 3ème saison de "Nouvelle École " est enfin sortie ! Avec un tout nouveau casting, aussi bien au niveau des juges (départs de Niska et Shay, arrivée de SDM et Aya Nakamura), que des candidats. Plusieurs nouveaux "challengers" vont donc tenter de remporter les fameux "100 K" promis au vainqueur, mais pour une fois, l'histoire ne semble pas retenir que les vainqueurs, mais aussi ceux qui ont marqué le programme, sans remporter la compétition. Ils sont nombreux et parmi eux, certains ont d'ailleurs déjà commencé à percer dans le rap game. On vous propose donc un petit tour d'horizon des différents candidats de "Nouvelle École" qui ont su se créer une carrière.
BB Jacques
On commence par celui qui a peut-être le plus marqué les esprits lors de ses prestations pendant la saison 1, monsieur BB Jacques. Un artiste qui nous vient tout droit du 92, de Courbevoie plus précisément, et qui a captivé les spectateurs de "Nouvelle École" avec sa discrétion, et son franc-parler quand il décide de dire les choses. Nouveaux flows, nouveaux placements, instrus particulières et style unique, BB Jacques a une véritable proposition artistique forte, qui se démarque complètement des tendances "à succès" qu'on peut voir dans le reste du game. Une proposition tellement particulière que ça lui a probablement coûté la victoire dans cette émission. Mais ça ne l'a pas empêché de lancer sa carrière de manière remarquable, en étant hyper productif (guettez le nombre de projets qu'il a sorti en 3 ans) et surtout en ne faisant aucune concession sur le contenu de sa musique. Le tout, avec des chiffres de ventes respectables, comme quoi c'est possible !
Fresh
On continue avec le grand gagnant de la saison 1, Fresh, aka Fresh la Peufra même s'il a raccourci son pseudo depuis qu'il a décroché les 100K après sa victoire. Une victoire plutôt méritée dans l'ensemble, puisque Fresh a été un candidat très sérieux, qui a bien respecté les consignes et les contraintes et qui a convaincu tout le monde par l'énergie qu'il met dans sa musique, en studio ou sur scène. Il faut dire que la musique qu'il propose reprend des codes qui sont présents chez beaucoup de rappeurs à succès en France, on n'est donc pas surpris par sa réussite. D'autant que le Belge est un charbonneur : 3 projets sortis depuis 2022, on peut dire qu'il n'a pas chômé, avec quelques singles qui ont bien cartonné. A seulement 27 ans, il y a des chances de le voir grimper encore plus haut, même si avec "Chop" ou "Allez dehors", il s'est déjà assuré la reconnaissance de la part du rap game et des fans.
Leys
On passe maintenant à celle que le média RFI a surnommé "la surdouée du rap", un surnom loin d'être usurpé. Car il faut dire ce qui est : la facilité de Lays au micro saute aux yeux, dès ses premières apparitions dans "Nouvelle École". D'ailleurs, elle avait déjà fait quelques apparitions, moins médiatisées, dans un freestyle "Rentre dans le Cercle" par exemple, preuve qu'elle n'a pas peur des ambiances hyper street, ni de kicker de manière énervée devant 50 mecs en train de la regarder. Deuxième de la première saison, elle est pour l'instant l'artiste féminine la mieux classée dans l'histoire de l'émission. Elle vient également de sortir un album, sobrement intitulé "Leys", au début de l'année 2024 avec des morceaux très réussis, et une qualité de texte toujours au rendez-vous.
Slkrack
Oui, on sait, SLKrack était déjà un peu plus connu que les autres candidats avant son passage dans la saison 2 de "Nouvelle École". Il était d'ailleurs déjà signé sur la structure Frémont & Co, fondée par Doums. Pas trop mal pour faire ses classes. Mais c'est avec "Nouvelle École" que sa carrière a pris une nouvelle dimension, lui qui est sûrement le rappeur le plus productif depuis sa participation. Plusieurs projets, mais surtout, beaucoup de featurings avec de très gros noms du rap game, comme Isha, Zed, Stavo, Bu$hi, Franglish, Uzi ou encore Guy2Bezbar, entre autres. Le rappeur du 18ème a fait de sa sincérité, son attitude street et de sa mélancolie sa marque de fabrique, et on dirait bien que ça plaît au public !
Nayra
Dans un excellent article de nos confrères de chez Mouv', les journalistes se posaient la question de savoir si Nayra n'était pas, finalement, la véritable gagnante de la saison 2 de "Nouvelle École", et ils avaient peut-être raison. Déjà parce que le gagnant officiel, Yuz Boy, est tombé dans une sombre sauce judiciaire dès le lendemain de sa victoire. Ensuite, parce que son élimination, dès les castings de la saison 2, a été vécue comme une injustice par tous ceux qui s'intéressent au rap, tant son talent était évident, surtout à côté de certains de ses "concurrents". On le sait, c'est plus compliqué pour les filles dans le rap français, mais grâce à son identité artistique forte, même visuellement, Nayra a gagné le respect de la part des connaisseurs. Résultat, alors qu'elle est une des candidates les moins bien classées de l'émission, elle est pourtant bien suivie sur sa chaîne Youtube, avec plusieurs vidéos au-dessus des 100 000 vues.
Ben Plg
Après Nayra, on s'attaque désormais à une autre injustice flagrante qui a eu lieu lors de la saison 1 de "Nouvelle École". Une injustice qui est là encore survenue très tôt, pendant les castings, où Ben PLG s'est vu fermer la porte par Shay, qui lui a préféré d'autres artistes, pas forcément meilleurs. Immédiatement, la communauté rap francophone s'est ruée sur twitter pour faire part de son mécontentement, même si ça n'a rien changé. Par contre, depuis son élimination, le rappeur nordiste ne cesse de convaincre de plus en plus de monde, par sa simplicité, son authenticité, son humilité mais surtout par sa manière de toucher le coeur des gens avec des mots. A la fois drôle et très sympa, Ben PLG a élargi son horizon, lui qui collabore maintenant régulièrement avec des artistes marseillais. En termes de qualité, peut-être un des meilleurs artistes issus de "Nouvelle École". En termes de ventes, ça va venir, ne vous inquiétez pas pour lui.
Coelho
En France, on respecte autant les gagnants que les perdants magnifiques, qui ont tout donné pour la beauté du sport et se sont battus jusqu'à la fin. le parcours de Coelho lors de la saison 2 ressemble un peu à tout ça. Il rappe depuis longtemps, mais sa musique n'avait quasiment jamais atteint le microcosme parisien, "the place to be" si vous voulez péter dans le rap français. C'est maintenant chose faite grâce à "Nouvelle École" : son talent, mais aussi sa simplicité, et surtout sa polyvalence ont explosé aux yeux de la France entière. Le nantais avait un peu d'avance sur les autres, lui qui avait déjà sorti 7 projets avant sa participation, mais il est clairement celui qui est le plus sorti de sa zone de confort. Le rappeur prend son temps entre chaque sortie, lui qui préfère peaufiner pour être sûr de la qualité de ce qu'il propose, mais ce qui est clair, c'est qu'il a pris une nouvelle dimension depuis sa participation.
Warend
On termine par le plus gros OVNI qui a participé à "Nouvelle École" jusqu'ici. Tellement éloigné des "codes habituels" du rap game français qu'il n'hésite pas à montrer ses émotions, toutes ses émotions, même lorsque ça ne le met pas forcément en valeur. Un écorché vif, qui a marqué les esprits malgré une élimination un peu précoce lors de la saison 2 de l'émission, à la 6ème place. On aurait pu croire qu'après ça, il serait un peu retombé dans l'anonymat, mais c'est mal connaître le toulousain, qui a redoublé d'efforts et de créativité pour partager son univers au public. Avec, parfois, de très beaux succès à la clef, comme les 4,3 millions de vues de son clip "No Signal", ou les 3,7 millions pour "Feu". Avec trois projets sortis depuis 2023, il est déjà sur un rythme de professionnel, et on a aucun doute sur le fait que sa fanbase ne va faire que s’agrandir dans les années à venir.