Rohff rend hommage aux victimes du Vol A310 de Air Yemenia

Un Airbus A310-300 de la compagnie Yemenia parti de Sanaa, au Yémen, avec 153 personnes dont 66 Français à bord, s'est abîmé dans la nuit de lundi à mardi dans l'océan Indien, près de l'archipel des Comores, peu avant son atterrissage par mauvais temps.

Une adolescente de 14 ans a été repêchée vivante par les secours, ont annoncé les autorités comoriennes, précisant que les précédentes informations selon lesquelles le survivant était un enfant de cinq ans étaient erronées.

C'est le deuxième accident impliquant un Airbus en moins d'un mois après le drame du vol AF447 Rio-Paris qui a fait 228 morts le 1er juin et doit donner lieu à un premier rapport du Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) jeudi.

Yemenia a précisé que 142 passagers, dont trois enfants, et onze membres d'équipage étaient à bord de l'appareil.

Le groupe Aéroports de Paris a déclaré que 66 Français se trouvaient dans l'Airbus accidenté qui effectuait la dernière partie d'un vol Paris-Marseille-Sanaa-Moroni.

Parmi les autres passagers figuraient des ressortissants canadien, comorien, éthiopien, indonésien, marocain, palestinien, philippin et yéménite, a précisé un responsable de l'aviation civile du Yémen.

DES DÉFAUTS AVAIENT ÉTÉ CONSTATÉS

Selon Airbus, l'avion datait de 1990, totalisait 51.900 heures de vol, 17.300 vols, et opérait depuis 1999 sous les couleurs de Yemenia, une compagnie détenue à 51% par le gouvernement yéménite et à 49% par le gouvernement saoudien.

L'Airbus A310-300 appartenait au loueur aéronautique ILFC, qui possède l'une des plus importantes flottes d'avions au monde, a-t-on précisé de source proche du secteur.

L'Airbus A310-300 de la Yemenia avait été "exclu du sol national" pour "irrégularités" il y a quelques années, a déclaré le secrétaire d'Etat français aux Transports.

Dominique Bussereau a toutefois précisé lors des questions d'actualités à l'Assemblée nationale que la compagnie Yemenia "est autorisée" et "ne fait pas partie de la liste noire" des compagnie aériennes.

Cet appareil avait été contrôlé en 2007 en France, des défauts avaient été constatés et il n'était pas réapparu depuis dans le pays, a par ailleurs dit Dominique Bussereau sur i-Télé.

Yemenia faisait l'objet d'un "contrôle renforcé" en France et devait être auditionnée prochainement au niveau de l'UE, a-t-il ajouté.

Le commissaire européen chargé des Transports, Antonio Tajani, a déclaré que des contacts avec la compagnie devraient permettre d'obtenir des détails de l'accident et de contrôler le niveau de sécurité qu'elle applique, avant la publication d'une liste noire actualisée dans les prochaines semaines. Il a ajouté qu'il proposerait prochainement la création d'une liste noire aérienne mondiale sur le modèle de celle existant dans l'UE.

L'état de l'Airbus avait entraîné en 2007 l'ouverture d'une enquête de l'Union européenne sur la compagnie Yemenia, a déclaré un membre de la Commission, qui a requis l'anonymat.

"Nos soucis concernaient des manquements aux procédures et aux contrôles de suivi", a-t-il dit. "Les Etats membres ont mené 24 inspections sur deux ans qui ont montré des améliorations."

Le ministre yéménite des Transports a déclaré que l'A310-300 avait été totalement inspecté en mai sous la supervision de spécialistes d'Airbus et était "conforme aux normes internationales".

MAUVAISES CONDITIONS MÉTÉOROLOGIQUES

La catastrophe du vol IY626 s'est produite vers 01h50 locales (20h50 GMT lundi) alors que l'appareil s'apprêtait à atterrir à Moroni, la capitale comorienne. L'avion est tombé "à moins de huit milles nautiques" des côtes, soit une quinzaine de kilomètres, a dit la préfecture de la Réunion.

A l'origine, un Airbus A330 de Yemenia était parti de l'aéroport de Paris-Roissy lundi à 10h00 avec 147 passagers et 11 membres d'équipage. Cet A330 a fait escale à Marseille, où 78 personnes ont embarqué, avant de décoller pour Sanaa où a été effectué un changement d'appareil. Soixante-sept des 147 passagers qui avaient embarqué à Roissy ont pris ensuite à Sanaa cet A310 de correspondance, selon ADP.

Le consul des Comores à Marseille, Stéphane Salord, a déclaré que 78 passagers étaient montés à Marseille dans l'A330 et que 61 d'entre eux se trouvaient à bord de l'appareil accidenté. "C'est pour nous un choc terrible", a-t-il dit.

Des cellules de crise et d'assistance ont été mises en place dans les aéroports de Roissy-Charles de Gaulle et de Marseille, ainsi qu'à la préfecture de Marseille.

Une centaine de milliers de Comoriens vivent dans la région marseillaise. Les représentants locaux de la communauté ont dit à des journalistes s'être plaints dans le passé du mauvais é