Alors que la politique de Barack Obama a fait quelques efforts en ce qui concerne la réforme des prisons, pour Pusha on est loin du compte et il y a encore d'énormes progrès à faire.
Le rappeur plaide contre les lignes directrices obligatoires sur la peine minimale qui continue de diviser les familles et la nation. Dans une vidéo réalisée en collaboration avec les organisations ECCO et Fictionless, Pusha raconte l'histoire de Norman Brown, ancien détenu qui a passé vingt-cinq ans derrière les barreaux pour une infraction sans aucune violence. Dans cette interview il se met dans la peau de Norman et s'exprime à sa place : "Quand le juge m'a condamné à perpétuité, je devais me demander si j'allais rentrer à la maison[...] J'ai été reconnu coupable de six chefs d'accusation de revente de cocaïne et de crack. C'était une infraction non violente, mais à cause d'infractions antérieures et de lignes directrices sur la détermination de la peine, j'ai eu la sentence sans libération conditionnelle. J'avais vingt-deux ans quand je suis allé en prison mais j'étais déjà un homme."
En dépit d'avoir grandi dans une famille bourgeoise Brown a été, comme beaucoup, influencé par ses amis et leur environnement puis s'est mis à vendre des stupéfiants. Pusha raconte à nouveau l'expérience de Norman en prison : "En prison, j'étais dans un environnement de fou. Si vous mettez votre nourriture dans un casier, les souris l'obtiennent avant même que vous puissiez manger. Il y avait des gens qui criaient à eux-mêmes."
Pendant les quinze premières années de sa condamnation, Brown a subi la perte de ses parents et grands-parents et a manqué la naissance de sa fille. Plus de dix ans enfermé dans une cage, il a lentement abandonné le système carcéral et ses règles avant de se mettre à enseigner des cours de gestion de la colère à d'autres détenus.
En 2015, jour de gloire pour Norman Brown qui se voit accorder la clémence par le président Obama : "Je suis seulement sorti un court moment du pénitencier et tout était en 3-D pour moi" déclare Pusha T toujours dans la peau du détenu, il partage également les difficultés rencontrées dans cette nouvelle société.
Pourquoi Pusha prend l'exemple de Norman Brown ? Pour que l'histoire ne se répète pas, il conclut en citant, cette fois-ci de ses propres mots : "Il y a un moment où le fruit devient mûr. Mais nous savons tous que la prochaine étape est que le fruit devient pourri et c'est ce qu'il se passe si vous laissez les gens trop longtemps à l'écart. Quand vous nous laissez pourrir, la société perd certains de ces talents qui auraient pu être mis au service de la communauté et du monde."
Pensez-vous que cette belle démarche de Pusha permettra de faire évoluer les choses ? En tout cas on y croit, car plus tôt dans l'année, le rappeur appelait à l'appui de la loi sur la marijuana en Californie et juste après l'élection présidentielle, la Californie avec quelques autres États, a adopté le projet de loi qui permet de fumer de la marijuana à usage récréatif.
C'est peut-être un petit pas, mais ce projet de loi va probablement aider à résoudre les problèmes d'incarcération de masse et de libérer les personnes emprisonnées pour des crimes non violents.