Fabe sort de 10 ans de silence !!!

Après plus de 10 ans d'absence et de silence, Fabe a répondu à une interview pour le site Islamconversion.com et parle des débuts de sa carrière, du long silence, de sa conversion à l'Islam ...


FABE

Connu sous le pseudonyme de "Fabe", tu as été l’une des figures les plus actives du rap français militant, de 1990 à 2000. Malgré le fait que tu aies mis un terme à ta carrière artistique, tes albums continuent de marquer les esprits jusqu’à aujourd’hui.

Depuis ta conversion à l’Islam, il y a plus de 10 ans, tu avais choisi de ne plus apparaître médiatiquement. C’est avec joie que tu nous fais l’honneur de répondre à ces séries de questions que nous avons composées à ton attention. Elles seront publiées en six parties.
Par le biais de celles-ci, nous allons tenter de partager avec ceux qui ont pu apprécier ton travail, ainsi qu’avec le grand public, les différentes étapes et évolutions qui ont jalonné ton parcours artistique, matériel et spirituel au cours de ces vingt dernières années.

1ère partie de l’interview pour www.islamconversion.com :

Pourrais-tu te présenter plus en détail ?

Ancien rappeur solo connu sous le nom de Fabe, ex-membre de la Scred Connexion, collectif de Paris-Barbès (18ème). Ma carrière dans le monde de la musique a pris fin peu de temps après que j’ai embrassé l’Islam, au début des années deux mille. J’ai aujourd’hui quarante et un ans, je suis marié, père de famille et étudiant en sciences Islamiques depuis maintenant quelques années. Un parcours un peu particulier, mais un musulman parmi tant d’autres.

Peux-tu nous raconter ta carrière ?

Elle a commencé à l’époque où il n’était pas encore trop question d’argent dans le monde du rap. C’était un monde de passionnés où tout était à faire. Les médias se demandaient encore s’il était une musique à part entière et « digne » d’être reconnue comme telle. Mais nous, c’est-à-dire une bonne partie des jeunes des quartiers de France de l’époque, nous avons sauté dedans à pieds joints. A ce moment-là, c’est-à-dire au début des années quatre-vingt dix, je n’étais pas dans le rap mais dans le graffiti. Cependant, comme il y avait des rappeurs dans mon entourage, il s’est immiscé petit à petit dans ma vie. Nous avions une grande admiration pour les rappeurs de notre quartier. Nous nous sentions représentés par eux. Ils étaient « de nous », « comme nous » et ils mettaient des mots sur notre vie de tous les jours. Celle-là même qui, jusqu’à ce moment précis, ne semblait pas intéresser grand monde. Bien que le style d’alors n’en était qu’à ses balbutiements par rapport à la forme élaborée qu’a pris le rap d’aujourd’hui, on le prenait très au sérieux. Ils étaient nos « porte-paroles », on les supportait et on les accompagnait partout.

De là, et du fait de voir des proches s’exprimer au sujet de notre quotidien, ça m’a paru accessible. J’ai commencé à écrire quelques rimes, un premier couplet, un second, on m’a encouragé et j’y ai pris goût. Puis, j’ai aimé ça. Quelques temps après, j’ai rencontré un compositeur avec qui nous avons élaboré nos premières maquettes. Nous avons fait des dizaines de morceaux ensemble. Il était doué, très prolifique et, quant à moi, je n’arrêtais presque jamais d’écrire. Cela va peut-être paraître étrange à ceux qui m’ont découvert plus tard mais mon registre de l’époque était essentiellement de l’égo-trip. Tu parles de toi, de tes proches et de vos « exploits ». Bien évidement, j’avais quelques convictions mais mon discours était loin d’être structuré. Je n’avais pas de recul. A vrai dire, rien d’étonnant. Avoir du recul sur sa vie dès la période post-adolescence, c’est un luxe que tout le monde ne peut pas se payer. Bref, la tête dans le guidon, j’étais bien décidé à faire parler de moi.

À cette époque, les quartiers où s’organisaient des concerts étaient rares. Mais les plus téméraires d’entre nous étaient à l’affut de la moindre occasion pour monter prendre le micro sur scène, même sans y être invités. On pouvait monter du sud de Paris jusqu’à Cergy St-Christophe ou partir à Marseille pour une intervention d’à peine quelques minutes. MJC, salles des fêtes, soirées, radios associatives, festivals de banlieue, tout était bon à prendre. Et, c’est comme ça que l’on s’est fait connaitre. Après une ou deux années à écumer Paris et sa banlieue, nous avons signé notre premier contrat. C’est le début de la discographie « officielle ». Premier album en 1994, le second un an et quelques mois après. A vingt ans, je n’avais jamais pris l’avion ni le bateau. Ensuite, j’ai pris plus souvent l’avion que le R.E.R. Ça interpelle. C’est le début de la discographie, de la célébrité mais aussi, très vite, le début des questionnements sur les finalités de la notoriété. Une introspection de plusieurs années qui aura un fort impact sur ma façon d’écrire ainsi que sur ma façon de voir le monde dans lequel j’évoluais. 1997, second contrat, troisième album en 1998 et c’est le succès. Bien sûr, rien à voir avec le succès dont on peut parler aujourd’hui quand on parle du monde du rap. Plus d’une centaine de concerts à travers la France, l’Europe et le reste du monde. Sans oublier de passer deux ou trois fois dans les quartiers de chaque grande ville. Nous n’étions pas des gens près du peuple, nous en faisions partie. Et les gens le savaient. Quatrième et dernier album en l’an 2000. Je suis sorti de studio en Mars 2000, j’ai embrassé l’Islam au mois d’avril de la même année, l’album est sorti en mai et j’ai mis fin à ma carrière quelques mois après. Vers le mois de septembre si je me souviens bien…

De septembre 2000 à aujourd’hui, plus de douze années se sont écoulées.
Pourquoi un si long silence ?


Lorsque le micro est débranché, ta voix porte moins loin. Mais ça ne veut pas dire pour autant que tu ne parles plus. Et ce n’est pas parce que tu disparais du paysage audiovisuel français que tu n’existes plus. Sauf si c’est lui ta raison de vivre, bien entendu. Pour ma part, le fait d’avoir embrassé l’Islam tout en étant une personne publique m’a mis devant l’alternative suivante : être l’un des musulmans de France les plus médiatisés ou me taire. J’ai choisi la prudence. C’était le début du grand amalgame  médiatique (immigration, rap, violence, banlieue, Islam, intégrisme, terrorisme). Ajoute à ma conversion les propos contenus dans certains de mes textes, je réunissais pas mal de critères pour être placé en tête d’affiche de leur propagande. Nous n’avions pas encore notre Eric Zemmour national aux heures de grande audience, mais les promoteurs de la pensée alors soi-disant « marginale » de Jean-Marie Lepen et ses sbires se débrouillaient déjà bien à l’époque.

– Mais pourquoi choisir de te taire alors que c’est l’attitude contraire qui a fait ta notoriété ?

D’une part, j’ai embrassé l’Islam après plusieurs années de recherches sur le sujet religieux. J’ai lu dans mon coin, sans n’en parler à personne, questionné à droite, à gauche, confronté les avis, essayé de comprendre les projets de sociétés proposés par les différentes religions, l’histoire de celles-ci, ce qu’en disaient leurs adeptes, quelles étaient leurs sources, comment nous étaient-elles parvenues, etc. C’était un cheminement personnel, avec un regard très critique motivé non-pas par une phobie quelconque, mais plutôt par des questions existentielles profondes. Ce fut donc relativement long à digérer. D’un autre côté, même si le fruit de mes recherches m’a apporté les convictions nécessaires pour devenir musulman sans l’ombre d’une hésitation, et j’ai bien dit - sans l’ombre d’une hésitation -, je n’en étais pas moins conscient de mon faible bagage concernant cette religion ainsi que les tenants et les aboutissants des questions qu’elle entrainait dans notre monde contemporain. De plus, en parler à l’époque où les musulmans étaient très peu, voir pas, ou très mal représentés m’aurait immédiatement accordé un statut que je ne méritais pas. Il me semble que lorsque tu embrasses l’Islam, et quelle que soit ta place dans la société à ce moment là, il faut savoir rester humble. Se garder des grandes déclarations au nom de cette religion sans l’étudier au préalable en profondeur m’a semblé sage. Je ne dis pas aux convertis de se taire pendant dix ans. Car celui qui décide d’embrasser l’Islam le fait rarement sans avoir longuement réfléchi au préalable. De ce fait, il a forcément des choses à faire partager. Il peut même être, par le biais de ses réflexions décomplexées sur la société dont il est issu, une cause de guidée pour les autres. Simplement, mon cas était particulier, l’époque différente et, pour être franc, j’ai craint de dire des choses déplacées par ignorance et qu’elles ne soient relayées à outrance en vue de salir l’image de l’Islam. De ce fait, j’ai opté pour une retraite médiatique anticipée. Ceci concerne les deux ou trois années qui ont suivi ma conversion. Ensuite, je n’ai pas fait de retour médiatique mais je n’ai pas non plus vécu bâillonné au fond d’une grotte. Mon silence n’a été qu’un concours de circonstances. Je suis passé à une autre étape de ma vie, à autre chose. J’ai voyagé, rencontré beaucoup de gens différents de ce que j’étais à l’époque. Il n’y a pas que ceux qui n’ont rien à dire qui se taisent. Parfois, il faut savoir prendre une feuille blanche, un stylo, faire silence et prendre des notes. On s’aperçoit ainsi que beaucoup de personnes dont on ne s’imaginait même pas l’existence auparavant ont des tas de choses intéressantes à dire…

– Comment ta passion pour la musique est-elle arrivée ?

Je ne sais pas à quel point c’était une passion. Je savais que j’avais eu une vie avant elle et que je ne me voyais pas dans le rap à quarante ans. Je l’avais dit texto dans l’une de mes premières interviews. La musique est entrée dans mon quotidien comme je l’ai expliqué plus haut mais c’est ce qu’elle permettait de véhiculer ou de combattre qui a pris le dessus dans mon rapport avec elle. J’ai eu un rapport superficiel avec l’écriture à mes débuts. J’écrivais pour moi, mes potes et il ne m’était jamais venu à l’esprit qu’on pouvait utiliser mes mots ou l’image que je véhiculais pour nuire au gens que j’aimais. Quand j’ai commencé à être reconnu dans la rue, à être interpellé par des personnes qui se reconnaissaient dans mes paroles, voir des gens qui les connaissaient par cœur, je n’ai plus ressenti le besoin de l’égo-trip. Ce n’est pas ici que la vraie guerre avait lieu. Ensuite, m’apercevoir que l’on préférait mettre « en avant » tel titre que j’avais écrit plutôt qu’un autre dans les radios, à la télé, a fini de me faire réfléchir. C’était une sorte de douche froide qui m’a ouvert les yeux au sujet de pas mal de choses. Puisque rien n’était laissé au hasard dans le monde de la musique, j’allais en faire autant de mon côté. De là, j’ai considéré le rap comme une tribune, une arme à affuter pour le champ de bataille. Je ne prétends pas avoir déjoué tous les pièges du show-bisness mais j’ai fait de mon mieux pour que cette musique serve ma cause. Sans être trop l’esclave de ce que son monde implique, ni trop ébloui par les paillettes, l’argent ou les jolies filles qui peuvent rapidement te faire oublier d’où tu viens et le regard que les gens portent sur ceux qui sont comme toi, lorsqu’ils ne passent ni à la télé, ni à la radio.

– Quelles étaient tes convictions religieuses avant l’Islam ?

Aussi loin que je me rappelle, j’ai toujours cru en l’existence d’un Créateur. Mes parents se disaient athées mais ne nous ont pas inculqué la haine des religieux. Je me souviens que ma mère prononçait souvent des paroles évasives lorsque l’on abordait le sujet, mais ce n’était pas méchant, ni irrespectueux. Elle nous disait que c’était à nous de choisir quand on serait grands. A part ça, je croyais depuis petit. Je me rappelle même avoir prié pour demander de la neige lorsque j’avais à peine une dizaine d’année. J’étais dans la chambre avec ma sœur, à Garges-lès-Gonesse, et on voulait qu’il neige pendant la nuit. Comme on ne savait pas comment prier, on a fait comme Laura Ingals et sa famille dans « la petite maison dans la prairie », on s’est mis à genoux dans le noir en levant les mains vers le ciel et on a demandé de la neige. Ensuite, on a fait de la buée sur la vitre en soufflant dessus et on a dessiné des tas de flocons en appuyant sur elle du bout de nos petits doigts. J’aime bien cette anecdote car elle montre qu’il n’y a rien d’extravagant à reconnaître l’existence d’un Créateur. C’est dans la nature humaine. Je ne vais pas trop m’étendre sur le sujet car j’ai déjà raconté par écrit une anecdote qui m’est arrivée et qui le développe en détail. Le titre de l’article reprend la question que beaucoup de nos contemporains se posent. C’est à dire : « Comment un être doté de raison peut-il encore croire en Dieu à notre époque ?». J’invite celles et ceux que ça intéresse à le lire, il fait à peine trois pages.


- Comment percevais-tu l’Islam et la Communauté musulmane par le passé ?

Etant donné que je suis un enfant des quartiers populaires de France, l’Islam a toujours été plus ou moins présent dans mon entourage. Que j’en sois conscient ou non. Et comme tous ceux qui ont l’occasion de fréquenter des musulmans autrement que par le biais de LCI et autres envoyés spéciaux au cœur de l’information exclusive super-extra-sensationnelle, l’Islam ne m’a jamais paru quelque chose d’inquiétant. Mon plus vieux souvenir à ce sujet, c’est que j’ai une tante qui est devenue musulmane alors que j’étais enfant. Elle s’est mariée puis est partie vivre à Oran, en Algérie. A cette occasion, elle avait écrit une lettre solennelle à la famille en expliquant le pourquoi et le comment de sa conversion, si je me souviens bien. J’étais trop petit pour me souvenir des détails et de ce que ça a provoqué comme réactions chez nous. Par contre, suite à ça, je n’ai plus jamais entendu parler d’elle.

Ensuite, il y a Garges-lès-Gonesse. J’habitais rue Edouard Manet, entre l’école Victor Hugo et une synagogue. Nos voisins de palier jeûnaient pendant ramadhan. Je ne savais pas trop ce que tout cela voulait dire, mais on avait des dates, des gâteaux et du couscous offerts à ce moment là plus souvent que d’habitude. Sinon, c’était de temps en temps, le jour de fête, vendredi. Ils nous amenaient aussi du pain rond et chaud, fait maison. C’était très bon. Je me souviens aussi que ma voisine, une dame déjà âgée à l’époque, est venue voir le journal télévisé chez nous le jour ou le président Sadate à été assassiné. Elle pleurait comme si c’était quelqu’un de sa famille en prononçant des mots que je ne comprenais pas. Je me souviens qu’un jeune de mon immeuble a mal parlé de mon père, je lui ai dit et il est monté voir le père de celui-ci. C’était un musulman et il est venu chercher son fils en le tirant par les oreilles pour lui apprendre le respect du voisin. J’ai des exemples de ce genre plein la tête car ils ont bercé mon enfance. Ensuite, avec l’âge, il y a d’autres souvenirs. Certains laissent des impressions positives, d’autres sont moins reluisants. Comme beaucoup, j’ai entendu et vu des tas de choses au sujet de l’Islam avant d’être musulman. Cependant, je reste persuadé que celle ou celui qui cherche sincèrement la vérité au sujet de son Créateur ne s’arrêtera pas au comportement des gens. On ne juge pas une doctrine par la conduite de ceux qui s’en revendiquent mais par ses fondements. Que ses adeptes s’y tiennent ou pas n’entache en rien la valeur de celle-ci. C’est une toute autre question.

Ensuite, plus concrètement, parmi les évènements qui ont marqué d’une façon positive ma façon de voir l’Islam, il y a la lecture de l’autobiographie de Malek Shabaz, plus connu sous le nom de Malcolm X. Ce livre a été une source de bien pour moi, et beaucoup d’autres, à de nombreux égards.

- C’est-à-dire ?

A l’époque où j’ai lu son autobiographie, je redoublais ma terminale. Je vivais seul dans un studio du treizième arrondissement de Paris et passais la plupart de mon temps à faire des tags et des graffitis qui étaient, avec les soirées hip-hop, ma passion du moment. J’ai été touché à bien des égards en lisant ce livre. D’une part parce que je me retrouvais dans son parcours. Sa famille, son rapport avec sa mère, ce qu’il a ressenti en tant que noir dans une culture dominante qui lui renvoyait sans cesse une image négative de lui-même au point qu’il ait même essayé de la changer, sa description des ravages de l’alcool, de la drogue et de la délinquance non seulement à son niveau, mais aussi au niveau familial et communautaire. Son analyse était précise, réfléchie, concrète et – loin du misérabilisme qui a endormi et endort encore des générations entières de nos jours – appelait à l’action. Une réforme du monde qui prenait racine dans celle d’individus devenus responsables. Qui t’invitait à être acteur plutôt que spectateur de ta vie, metteur en scène insoumis sur le tournage d’un film où le scénario était écrit par ceux qui n’ont aucun intérêt à ce que les rôles soient redistribués. En fait, il y a un passage particulier de son livre qui m’a ouvert les yeux sur la réalité de ma vie, il n’était pas religieux, ni moraliste. C’était juste le constat d’un homme de terrain. Quiconque se trouvait sur le terrain en question savait de quoi il parlait, de qui, et à quel endroit s’arrête ou commence la responsabilité de chacun d’entre nous. Il avait compris, pour résumer ses paroles, que la vie en marge de la société, de la façon dont il la vivait et que certains considèrent comme une vie de rebelle, n’était rien d’autre qu’une place qui lui était réservée et dont on ne voulait pas qu’il bouge. Ignorant tout de lui, de son histoire et de son rôle sur cette terre. Comment pourrait-il être un rebel ? Ses réflexions m’ont touché car c’est comme si elles parlaient de moi à cette époque et dévoilaient au grand jour l’état d’insouciance dans lequel je me trouvais. Malek Shabaz a définitivement entériné mon apriori positif envers l’Islam car c’était un grand homme, très au fait du sens dans lequel tournait le monde (et à l’avantage de qui…) en quête de justice et intègre au point de tout remettre en question – y compris son statut dans une secte ou il avait la position de leader – s’il s’apercevait qu’il y avait un décalage entre la théorie et la pratique.

Si tu permets, je vais sortir un peu du sujet car il me semble important de souligner que ce n’est pas Malcolm X qui s’est fait assassiner. Celui qui s’est fait assassiner s’appelait Malek Shabaz. Malcolm X était membre d’une secte, The Nation Of Islam, dont les fondements ne risquaient pas d’être une réelle source de danger pour l’Amérique. Bien que son analyse de la société américaine fût juste à bien des égards, du fait que, dans sa secte, l’homme blanc soit décrit comme étant le diable en personne, il ne risquait pas de fédérer autour de lui le peuple américain. Bien plus, son discours incisif avait de quoi faire frémir. Et les dirigeants malhonnêtes aiment lorsque le peuple a peur. Surtout si le danger vient « de l’intérieur ». C’est lorsque Malcolm X s’est converti et a adhéré au vrai message de l’Islam, un message universel de justice où les hommes ne sont pas jugés en fonction de leur couleur de peau ou de leur statut social, qu’il fut assassiné. Car un grand orateur comme lui au service d’un tel message, cela devient forcément problématique pour les tyrans. Ce n’est pas sans raison qu’il a été interdit de visite en France en 1965. Mais, quoi qu’aient pu en dire certains, ce n’était certainement pas parce qu’on craignait qu’il y prêche la haine raciale. Bref, il est devenu Malek Shabaz, s’est écarté de la secte dont il était devenu le leader et a commencé à avoir un message d’une portée beaucoup plus large que la communauté noire-américaine. Voilà pourquoi on a voulu qu’il se taise. Et bien, pour revenir à notre sujet et conclure, je me suis dit que si un homme aussi fin d’esprit, épris de justice et intègre que lui avait embrassé l’Islam, cela devait réellement être un choix respectable et qui méritait que l’on s’y attarde. C’est ce que j’ai fait.

... à suivre !

Source : www.islamconversion.com

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