Les 6 meilleurs rappeurs qui font de la drill

Les 6 meilleurs rappeurs qui font de la drill

Alors que le courant drill est maintenant bien installé dans le rap game, petit tour d'horizons de ceux qui s'en sortent le mieux.

Le rap a connu beaucoup d'évolutions depuis sa naissance aux States dans les anénes 70. Ces dernières années, le rythme s'est accéléré et les tendances se succèdent à une vitesse folle. Après le boom bap, puis la trap, place à la drill désormais. Ce nouveau style de rap domine le milieu depuis 4 ou 5 ans désormais, et il le doit surtout au talent et au succès de ses principaux artisans, aux USA, en France, mais aussi en Angleterre, où la drill a eu l'effet d'une véritable bombe, qui a propulsé plusieurs artistes en haut des charts mondiaux. La drill, c'est ce courant un peu dérivé de la trap, qui a vu le jour à Chicago. Une trap survatimnée, avec des BPM plus rapides (autour de 140) et un discours beaucoup plus agressif et nihiliste, avec des références à la violence qui reviennet très souvent, et un style vestimentaire à base de grosses vestes noires et de cagoules. On vous propose donc une petite sélection des meilleurs rappeurs drilleurs !

Chief Keef

On commence évidemment par le début. Car si la drill existe aujourd'hui, c'est grâce (ou à cause) de la ville de Chicago et de ses quartiers meurtriers, lui valant même le surnom de "Chi-raq", à cause du nombre de morts par balles à la journée plus élévé dans la ville que lors de la guerre en Irak. Dans ce paysage de chaos, Chief Keef est le drilleur originel. Membre des Black Disciples, incarcéré dès ses 16 ans pour détention et fabrication (oui oui) d'héroïne, niveau vécu, il est le gangster que tous ses successeurs rêvent d'être. Malheureusement, on ne vit pas ce genre de vies sans blessures, et le rappeur était aussi complètement dépendant aux opiacés. Il reste cependant un vrai génie, qui a inspiré tout un courant musical et dont l'influence se ressent encore dix ans après. Il est surtout un artiste de génie, forcément un peu torturé, comme on l'a découvert avec "I Don't Like", "Love Sosa" ou encore "Hate Bein Sober", dans lesquels on retrouve bien le côté violent et nihiliste qui va façonner la drill. 

Pop Smoke

Probablement le meilleur drilleur de tous les temps. Cette fois, il ne vient ni de Chiago, ni d'Angleterre, mais bien de New-York. La ville qui a vu naître le rap aura aussi eu la chance d'assister à l'ascension de celui qui avait toutes les cartes pour devenir le prochain GOAT du rap US. Car quand Pop Smoke sort "Welcome to the Party", "Dior", puis ses mixtapes "Meet The Who", il change à jamais le visage du rap. La voix est inimittable, le charisme est fou, sa facilité à kicker sur tous types d'instrus (ou même à chanter pour les refrains) impressionne, bref, le monde entier est conquis. Au point qu'il commence à feater avec la plupart des gros artistes du rap US. Malheureusement, l'état de grâce ne durera que quelques mois puisqu'il sera sauvagement assassiné à son domicile par des gens venus pour le braquer. Il représente à lui seul tout l'univers de la drill : un talent incroyable, beaucoup de créativité, mais aussi une omniprésence de la violence. Ce qui est sûr, c'est qu'après l'explosion de Pop Smoke, le monde entier est passé à la UK drill, car il l'a arrangée à la sauce new-yorkaise, en plus "bling bling", en plus "Dior". 

Central Cee

Alors que les Etats-Unis ont longtemps gardé la drill au placard, réservées aux gars un peu fous de Chicago, les anglais, eux, se sont immédiatement approprié la chose et ont commencé à la faire à leur propre sauce, en rajoutant notamment des influences venues des Caraïbes et de certains coins d'Afrique noire comme le Nigéria. C'est dans ce bouillonnement culturel que commence la carrière de Central Cee. Plusieurs années à rapper dans l'ombre, avec des textes hardcores, à collaborer avec d'autres artistes émergents comme Dave, avant l'explosion du courant drill après la mort de Pop Smoke, qui le propulse tout en haut du rap game. Depuis, Central Cee a multiplié les bangers : "Doja", "Loading", "Obsessed with you", ou plus récemment "Sprinter" et "Band4band". Central Cee est un vrai kickeur, mais son flow est suffisamment polyvalent pour proposer autre chose que des gros morceaux de drills bien agressifs, et c'est ce qui fait qu'il est si apprécié. 

Gazo

Impossible de parler de la drill sans parler de son plus gros représentant en France, monsieur Gazo. Une des plus belles remontada sur la vie de toute l'histoire du rap en France. Car il y a encore 7 ou 8 ans, le rappeur du 93 voyageait de squats en squats, sans domicile fixe, et a même fait quelques allers-retours en prison. Ensuite, il se met au rap, et galère un peu à se faire connaître avant d'adopter le pseudo définitif de Gazo et de se mettre à la drill, un des premiers en France à le faire. Une excellente idée : avec sa série de morceaux "Drill FR", avec "Acte de Burberry", puis avec ses projets, il explose littéralement, devenant aujourd'hui un des plus gros vendeurs du game en moins de 4 ans. Il faut dire qu'avec sa voix hyper grave, son vécu, son authenticité et sa bonne humeur, le rappeur avait tout pour devenir une tête d'affiche. D'ailleurs, ses chiffres continuent de grimper et on se demande bien où le phénomène va s'arrêter !

Freeze Corleone

Freeze Corleone est loin de n'être qu'n drilleur de plus. D'ailleurs, ça faisait déjà dix ans qu'il faisait du rap au moment où la drill est devenue à la mode, dix ans à ramener en France des influences des scènes underground de New-York, Houston, Memphis. Mais c'est la drill qui le fait véritablement exploser en termes de chiffres : en 2020, son freestyle "Welcome to the party" fait des millions de vues, annonçant le raz-de-marée qu'allait être "LMF", son album sorti en septembre de la même année (le 11, forcément). Depuis, Freeze semble bien se plaire dans la drill, puisqu'il continue d'en faire sur tous ses projets et ses featurings, même s'il a amorcé un début de changement avec "ADC" en 2023. Ce qui est sûr, c'est que Freeze est LE représentant de la drill française, avec son côté sombre, son flow unique, sa musique sans aucun compromis pour faire plaisir à l'industrie, la violence de ses lyrics et ses références très pointues aux drilleurs de l'ombre du rap US, entre autres. 

Ziak

On termine avec le plus mystérieux ! Car peu de gens savent qui se cache sous le "masque", ou plutôt sous le bandana. Une pièce textile devenue à nouveau emblématique en France grâce au rappeur, un ajout perso aux panoplies des drilleurs anglais dont s'est inspiré Ziak pour son style et sa musique. Jusque dans sa manière de rapper ou d'écrire d'ailleurs. Une excellente idée : les drilleurs UK étaient les plus productifs et les plus spectaculaires au début des années 2020. Ziak a réussi le tour de force de faire une des drills les plus aggressives possible dans les lyrics, totu en rencontant un succès commercial hyper large, grâce à des hits comme "Fixette", "Flocko", "Raspoutine", "Galerie", ou plus récemment, "Peur". Avec, là encore, comme pour Freeze, un vrai soin apporté à l'écriture. Pas forcément aussi poussée et cryptique que celle de Freeze, mais avec là aussi beaucoup de références et des influences très larges. Et il faut ajouter quelque chose : avec son style, Ziak met une vraie distance à toute la concurrence en terme de visuel. Il mérite entièrement sa place dans le top !