Dans le rap, les annonces de départ en retraite sont tellement nombreuses (et tellement peu respectées) qu'on y prête plus vraiment attention. Mais il y a eu plusieurs fois où les annonces étaient vraies et où les rappeurs ont tenu leur parole et ont vraiment arrêté leur carrière, alors qu'ils étaient bien souvent au sommet de leur popularité. On vous a concocté une petite liste des 5 "retraités" du rap game qui pourraient encore remplir des salles, ou même des stades, si jamais ils reprenaient le micro.
Jay-Z
On commence par le plus célèbre, et le plus grand nom de notre liste, ce bon vieux Jigga. Un Jay-Z qui avait déjà parlé de son envie de prendre sa retraite... en 2003, il y a plus de vingt ans ! Quand il en parle sérieusement pour la première fois, il n'a que 34 ans, mais il vient alors de sortir huit albums en sept ans. Un rythme surhumain, surtout à l'époque, où il ne suffisait pas d'enregistrer des morceaux, de les assembler et de les mettre sur Spotify pour appeler ça un album. Récemment, il a avoué à Kevin Hart en interview qu'il ne faisait plus de musique régulièrement et ne prévois pas de refaire d'album. Ce qui est sûr, c'est que si Jigga venait à ressortir de nouveaux morceaux et partir en tournée, il remplirait sans problème n'importe quelle salle de concert du monde, comme lorsqu'il avait enflammé Paname avec son "Niggas in paris" en compagnie de Kanye.
Diam's
La perte est toujours aussi douloureuse pour le rap français, qui n'a pas su faire émerger un nouveau visage féminin avec autant de talent que celui de Diam's. Il faut dire que c'est une mission compliquée, puisque Diam's reste dans le top des artistes ayant vendu le plus de disques dans l'histoire du rap en France. Avec "Brut de femme", puis surtout avec "Dans ma bulle", Mélanie est devenue une véritable représentante de cette musique, dont on ne peut plus la dissocier. Elle est aussi une des seules artistes à avoir respecté son annonce de départ en retraite, fait en 2012 : plus de traces de Diam's au micro depuis cette date. Mais elle reste l'artiste emblématique de toute une génération, et si elle revenait un jour, on n'a aucun doute sur le fait qu'elle pourrait même remplir le Stade de France !
Nekfeu
Est-ce que Nekfeu a officiellement annoncé sa retraite ou la fin de sa carrière musicale ? Non. Mais le rappeur parisien a tout de même laissé plusieurs indices tout au long de sa discographie, pour dire qu'il appréciait vraiment très peu tous les "à-côtés" qu'on doit subir lorsqu'on est une star du rap game : la pression des fans qui veulent toujours de la nouveauté, le fait de se sentir parfois enfermé dans "une case" avec un rôle à interpréter, la "célébrité" qu'il n'aime pas du tout, lui qui préfère l'anonymat et la tranquillité. Bref, on s'est fait une raison, Nekfeu ne durera pas très longtemps dans ce game. On n'est d'ailleurs même pas sûrs de le ré-entendre un jour sur de la nouveauté, lui qui est resté très discret depuis son dernier album solo, "Etoiles Vagabondes", en 2019, même si on le voit toujours de temps en temps en featuring. Mais même sans nouvel album solo depuis quatre ans, on sait très bien que s'il programmait un Bercy, il ferait salle comble en quelques minutes, comme ça avait été le cas en 2016 juste avant la sortie de "Cyborg".
Salif
Un des rappeurs les plus regrettés de l'histoire du rap game français. D'autant plus regretté que son attitude "racailleuse", grande gueule, sans concession, mais aussi son authenticité et sa franchise quitte à choquer parfois, ont influencé des générations entières de rappeurs français, qui le citent tous en référence. Celui qui rappait "j'veux pas du statut d'artiste, ce que je fais est sale" n'a jamais annoncé sa retraite officiellement, il est simplement parti, sans faire de bruit, après son album "Qui m'aime me suive" sorti en 2010. Depuis, pas de nouvelles, mais en tant que véritable "Boulogne Boy", on imagine qu'il doit toujours être quelque part dans le 92. Et si on sait que le surdoué de sa génération ne reviendra jamais, on ne peut pas s'empêcher de penser à tout le bordel que ce serait, s'il décidait de refaire un concert, avec tous les rappeurs qui se disent fans de lui (Dinos, Sofiane, DA Uzi et tant d'autres) qui viendraient sans doute lui donner de la force.
Public Enemy
On termine en beauté, avec de véritables pionniers du mouvement rap aux Etats-Unis. Public Enemy fait partie des rares groupes qui font quasiment l'unanimité aux States, et presque aucun artiste ne s'est risqué à essayer de les clasher, car ce sont quasiment des monuments intouchables. Leurs textes incendiaires à l'encontre de la société américaine, de son racisme, de ses médias manipulateurs ont traversé les époques, et ont surtout inspiré toute une partie du rap game mondial dès les années 90. Et si Chuck D, Flavor Flav et leurs potes de Long Island n'ont rien sorti depuis 2020, on sait bien que tous les auditeurs de musique de 40 ans ou plus répondraient présent pour foutre le bordel au son de "Fight The Power" ou "911 is a joke".