Cette année, GQ a choisi de célébrer la carrière d’Aya Nakamura. L’artiste féminine la plus écoutée en France sur Spotify est aujourd’hui élue "Femme de l’année 2023" par le magazine français. Pour l’occasion, elle s’est confiée dans un long entretien donnée à Rokhaya Diallo. Elle évoque notamment sa défaite aux Victoires de la Musique en 2020.
Face à Pomme qui remporte la victoire, cette dernière ne se sent pas légitime et s’exprimait sur le plateau de Clique. "Ça fait des années qu’elle vend des millions d’albums dans le monde entier et que personne n’est capable dans l’industrie de la musique de lui donner du crédit, dit-elle. Elle devait gagner". Elle poursuit : "Une meuf noire qui ne vient pas de Paris centre et qui n’est pas un peu de base privilégiée dans la vie n’est pas considérée pareille qu’une meuf comme moi. Moi, quand j’arrive dans un endroit, on ne me demande pas d’où je viens."
"Elle a dit ça ? Je ne savais pas, découvre alors Aya Nakamura pour GQ. Oui, je pense qu’il y a beaucoup d’injustices concernant les Victoires". Elle évoque des "préférences" et "un quota" et avoue ne pas avoir digérer la défaite le soir-même : "Je ne comprenais pas pourquoi je n’avais pas gagné. (...) Et le fait que je sois la meilleure ou pas, que je sois numéro 1 ou pas, n’y a rien changé".
Car depuis son arrivée dans le paysage musical, Aya Nakamura bat tous les records mais se voit pourtant snober de partout : "Au début, je ne comprenais pas trop, parce que je ne voyais pas ça comme des moqueries, mais plutôt comme des jugements. Et c’est ensuite, quand je suis allée aux NRJ Music Awards, que j’ai compris à quel point les gens étaient presque dégoûtés par mon langage. Ils se disaient : ‘Mais qu’est-ce que c’est que cette nana ? D’où elle sort ?’" Elle conclut : "Ils n’avaient peut-être jamais croisé de meufs comme moi."