Ghetts : son interview pour Generations

Tout droit venu des UK, Ghetts s’est confié dans une interview exclusive avec SK et LNA.

Alors qu'en France, un certain MC Solaar nous expliquait qu'il est "passé pour être présent dans ton futur", de l'autre côté de la Manche, le rappeur Ghetts n'avait que 7 ans. Cependant, dans son nouvel album, intitulé "Conflict of Interest" sorti le 19 février 2021, l'artiste comprend la complexité d'être un individu influencé par le passé, le présent et le futur en se racontant de la plus naturelle des façons : en musique. Son authenticité paie et l'a hissé à la seconde place du top album au Royaume-Uni. En toute simplicité et tout en mangeant son pavé de saumon, Ghetts nous a raconté sa vision pour ce projet.

Tu as sorti "Conflict of Interest", c’est quoi ce fameux "conflit d’intérêt" ?
Être une personne qui vit avec son passé, son présent et son futur est un conflit d’intérêt. Ça influence ce que tu veux devenir.

En 2021, tu fais du grime tandis que d’autres font de la trap ou bien de la drill, comment rester une référence tout en étant hors de la tendance ? 
La musique est un sentiment, une vibration donc même si je représente le grime, ma musique peut parler et correspondre à beaucoup de gens. Elle peut aussi correspondre à beaucoup de genres de musique.

Est-ce une façon de convertir les gens à ta musique ou au grime ?
Oui, à 100 %. C’est la force d’être authentique car chaque personne ressentira ma musique à sa façon. Je parle de mon expérience personnelle, et même si certaines personnes se reconnaîtront dans mon expérience, d’autres le ressentiront autrement.

Tu es dans le game depuis dix ans, mais ton "Autobiography" arrive seulement maintenant, pourquoi ? 
Je considère qu’assez de gens avaient suivi mon parcours depuis assez longtemps pour le raconter. Je souhaitais qu'on m'écoute en se disant, "je me souviens de ça !" Le morceau m’est venu naturellement, c’était le bon moment. Bientôt, pas tout de suite, mais un jour, j’écrirai un livre.

Tu souhaites écrire un livre à propos de toi ou bien d’un autre sujet ? 
Autre chose. Je laisserai quelqu’un d’autre écrire un livre sur moi. Cependant, je veux écrire à propos de la musique.

Il y a plusieurs surprises dans ton album, notamment Emeli Sandé et Miraa May par exemple, peux-tu nous en parler ? 
Je fais la musique de façon naturelle et ces femmes apportaient un plus. J’aime l’énergie des gens et la connexion entre artistes. De nos jours, on se met des étiquettes, tandis qu’avant la musique n’était que vibration. Je fonctionne comme ça et je peux travailler avec tout le monde si je ressens une bonne énergie. D’ailleurs, j’ai besoin de connaître les gens avant de travailler avec eux. Il faut qu’ils comprennent mon mental pour retranscrire mes émotions.

Pour finir, peux-tu nous parler de ce projet dans sa globalité ? 
Cet album n’est ni gang, ni sombre. C’est un projet qui raconte l’histoire d’un individu auquel on peut s’identifier peu importe d’où on vient. J’y raconte l’histoire de l’amour, de l’industrie, de Dieu, il y a des chansons très variées.

 

Elena Oliveri