Rencontre avec Willy, le Bboy en finale du Red Bull Bc One !

On a rencontré le danseur avant la Red Bull BC One World Final à suivre en live sur Generations.fr dès demain 11h !

Tu peux te présenter ? 

J'ai commencé la danse il y a pas mal d'années... Dix ans quasiment, c'était en 2007 je crois. J'ai commencé le break chez moi, à Annonay, dans l'Ardèche, vraiment une toute petite ville. J'ai débuté comme ça le weekend, avec des potes. Un peu comme tout le monde. Le truc c'est que, petit à petit, le groupe s'est éparpillé et je suis resté le seul à la fin ! 

Le dernier survivant, comme dans une battle ! 

Ouais haha c'était exactement ça ! Du coup je me suis entraîné en mode solo pendant deux ans. C'est là qu’après, en 2010, je me suis dit que je devais aller sur Lyon, vu que j'étais vraiment fan du break, c'était devenu mon truc. C'est là-bas que j'ai rencontré mon groupe, le Tekken Crew. 

On peut donc dire que tu avais déjà un bon level au moment de débarquer dans la capitale des Gaules ? 

Ouais, disons que je faisais de bonnes phases... J'avais déjà mes trucs à moi. 

Au final, ton parcours est assez atypique... Le break est une discipline reconnue comme urbaine et toi tu débarques d'un petit coin de l'hexagone ! 

Ouais c'est clair. Mais tu vois, moi je pense que la danse est un truc libre. C'est exactement ça, pour moi la break c'est la liberté et rien d'autre. Ici chacun a son mode de vie, chacun a sa manière d’appréhender la danse... Enfin, c'est ça la base quoi ! 

Du coup, quelles sont tes influences ? 

Quand j'ai commencé, je kiffais grave certains power moves. Je ne sais pas... C'est comme si je trouvais ça plus stylé que le reste ! Du coup j'ai commencé par faire des mouvements, puis le reste a suivi. J'ai toujours aimé la danse, la musique, la funk, etc. Le break réunit tout ça. 

 

 

T'es tombé dedans jeune ?

Oui, j'y suis arrivé jeune. Avant je faisais autre chose, j'étais footeux. Au football je ne me débrouillais pas trop mal. J'ai fait pas mal de stages, j'étais même au CREPS d'Aix-en-Provence (centre de ressources, d'expertise et de performance sportives). C'est après une blessure que je me suis mis exclusivement à la danse. Car au début, quand j'étais gamin, je faisais les deux en même temps et j'avais du mal à choisir.

Il y en a beaucoup dans le Break qui sont passé d'abord par le foot (rires)? 

(Rires) Franchement, je ne sais pas, je ne pourrais pas te dire. Après, je suis du genre à kiffer le sport en tant que tel. Quand j'aime ce que je fais, je m'y mets à fond. 

Tu prends exemple sur ton vécu et le sport en général pour enrichir ton  style ? 

Disons que moi, mon truc, ce sont les breakers old school. Je suis jeune, mais j'ai l'impression que tout change assez vite. Avant, il y avait un délire. Je ne sais pas trop comment le décrire, mais les danseurs restaient eux-mêmes, ils avaient vraiment une personnalité propre. Mes inspirations se trouvent chez des gars qui sont libres, qui représentent la liberté, qui se laissent aller... Rester sur quelque chose de simple, avec un vrai partage. 

 


Comment tu arrives à lier cette envie de liberté avec la compétition aujourd'hui ?

Je reste moi-même. Même si le public ou les gens en général attendent quelque chose de précis, je reste dans mon truc. Sur scène, je ne pense pas à ce qu'il y a autour, je pense seulement à m'amuser... Et là franchement, ça me fait plaisir de participer aux événements Red Bull car c'est ce que je regardais quand j'étais plus jeune ! Ça me fait même bizarre ! Je garde un excellent souvenir de ma victoire en France. C'est un truc que je me disais plus jeune : ''Je veux gagner une BC One''. Là, le fait d'avoir déjà gagné chez soi, ça motive, ça pousse à aller plus loin contre les meilleurs.... C'est une expérience à faire au moins une fois dans sa vie.


T'as un plan pour la Red Bull BC One World Final qui arrive ? 

Non pas vraiment, je prends les choses comme elles arrivent... Disons que mon plan c'est de tout défoncer ! Je veux surtout montrer qui je suis, faire un bon passage. On verra bien comment ça se passe, je suis là pour me lâcher ! Si j'arrive à faire un truc cool, tant mieux, mais je suis aussi ici pour prendre du plaisir, prendre du bon temps. La finale Red Bull France, j'y étais pour m'éclater et finalement, j'ai gagné. Si j'y vais en me disant que je n'ai pas le droit à l'erreur, ça va me crisper et ça ne va pas le faire. 

Honnêtement, quand tu étais plus jeune, tu pensais pouvoir voyager autant grâce à la danse ? 

Sincèrement non. Aujourd'hui je réalise vraiment la chance que j'ai de pouvoir faire ça. C'est drôle car quand j'ai débuté, j'étais loin de tout ça, je regardais les vidéos des danseurs et je me posais plein de questions. Maintenant quand je pense qu'on va s'envoler au Japon pour une finale, c'est vraiment un truc de fou... C'est une chance énorme. 

Le Japon ça fait loin, t'as pas trop peur de l'avion ? 

Non ça va, heureusement vu qu'il y a quand même onze heures de vol (rires).