Dans un portrait réalisé par Le Parisien, le 4 octobre dernier, Damso s'est livré sur son enfance passée à Kinshasa. Il y raconte ses souvenirs marqués par la guerre dans le quartier de Kansongo. Celui qui a décidé de sortir son nouvel album "QALF" depuis le Congo et que sa famille appelle William se confie dans les rues du quartier qu'il a quitté vingt ans auparavant : "Nous avions une maison ici. À l'époque, ça tirait de tous les côtés, ça hurlait de partout. Il y avait des pillages, des viols. Miraculeusement, nous n'avions pas été touchés jusqu'à ce que des voisins nous dénoncent, car nous avions de l'argent. En pleine nuit, toute la famille a dû fuir en s'entassant dans une Jeep avec quelques affaires pour se réfugier dans un petit appartement de 20 m² en immeuble, dans le quartier de la Gombé. J'étais gamin et je ne comprenais pas ce qu'il se passait."
Plus traumatisant, Damso raconte une scène qu'il a vu de ses propres yeux à seulement 8 ans : "Un homme s'est fait tuer sous mes yeux, j'ai entendu le bruit de la balle de kalash qui traverse un corps", raconte-t-il. "À ce moment précis, je n'ai pas eu peur, je n'avais aucune émotion. Je me disais : voilà, on va mourir aujourd'hui et ça va se passer comme ça. Et mon père nous a encore une fois sauvé la vie en nous sortant de là. À ce moment-là, j'ai réalisé qu'il y avait des vies plus importantes que d'autres. En Europe, si tu tues dans la rue, tu vas en prison. Ici, parfois non."
Bien que sa famille ait déménagé en Belgique, le rappeur se sent attaché à cette terre et prend le temps d'observer le quotidien des habitants : "J'ai eu un choc en voyant ces enfants qui n'ont pas de téléphone pour écouter de la musique et qui chantent mes chansons, me connaissent, me soutiennent." Soucieux d'aider les Congolais, il a lancé "Vie Sur Nous", une association humanitaire chargée de leur venir en aide.