Après Soprano, c'est le Señor Alonzo qui s'extirpe du groupe Psy4 De La Rime pour se lancer dans l'aventure solo. Il aura donc fallu plus de dix ans de carrière avec son groupe marseillais, avant d'oser sortir son album « Les Temps Modernes ».
Et il commence très fort avec le bon « Braquage Vocale » sur un sample de piano triste, où il invective les rappeurs qui font l'apologie de la violence. Il le dit lui même, Alonzo rappe pour le peuple, il rappe vrai. Le phocéen nous explique son style sur « Dramatik Musique », épaulé par le parisien Salif toujours aussi incisif, le señor explique que sa musique est mi-egotrip et mi-mélancolique.
Commençons par l'egotrip avec plusieurs titres : le dirty south « Je Suis Le Quartier », le bon « Le Couz » où il invite le groupe Lygne 26 qui fait parti de son label TSE Music; ou encore l'explosif « Broly ».
Concernant la mélancolie, Alonzo dépeint une jeunesse foutue et sans espoir dans « Sex, Drogue et Rap N'Roll »; il loue les mères célibataires dans « Mon Père C'est Ma Mère »; et fait un constat affligeant de la société occidentale actuelle dans « Les Temps Modernes ». A noter également « Guardia Civil » où il fustige la police sur une composition dépouillée avec des sirènes et des voix scandant « Marseille ».
Les marseillais sont fiers de leur ville et de leur équipe de football, d'où « Enorme » titre qui compare la musique au foot. Alonzo ne pouvait pas faire un album, sans inviter ses compères des Psy4 De La Rime. On retrouve le groupe au grand complet sur « C'est Vrai » un morceau mélancolique sur le temps qui passe.
Le seul interlude de l'album a été laissé au grand frère Akhenaton (IAM) pour une intervention pleine de sagesse sur l'Homme et ses contradictions.
Dans « Les Temps Modernes », Alonzo traite des sujets variés donc le fond est bon. Malheureusement la forme n'est pas à la hauteur, les productions manquent un peu d'originalité. Il corrigera certainement le tir dans son prochain album.
