Nas - Untitled

Nas - Untitled

Nas, un des rois du hip hop new-yorkais, voire américain livre enfin son nouvel album aux oreilles du monde entier. La route amenant à cet accouchement difficile a été longue, sinueuse et polémique.

Le titre original de ce nouvel opus devait être « Nigger », qui a posé très vite problème étant donné la charge émotionnelle contenue dans ce mot de l'autre côté de l'atlantique. La polémique a enflé, les avis ont été partagés, certains artistes ont soutenu Nas comme Jay-Z, Common, Method Man...mais Def Jam a fini par succomber aux pressions et Nas a dû laisser son album sans titre.

La pochette, très explicite, laisse apparaître le dos de Nas lacéré de traces de coups de fouet formant un « N » comme pour rappeler le nom de l'album. Les attentes concernant cet opus étaient donc énormes.

Nasir Jones commence très fort avec le morceau « Can't stop us now », contenant un sample du morceau « Message from a black man » du groupe The Whatnauts. Ce morceau engagé était sorti en 1970 dans une Amérique en proie aux conflits raciaux.

Nasty Nas donne le ton de l'album d'entrée, mais malheureusement s'ils sont quasiment tous engagés, les morceaux ne bénéficient pas tous d'une composition a la hauteur des paroles. C'est ainsi que « Breathe », « Make the world go round », « America » ou encore « Ya'll my niggas » sont simplement moyens et paraissent édulcorés comparés au style habituel du rappeur du Queens.

Ce dernier fait quand même honneur à sa réputation sur « N.I.G.G.E.R », titre forcément engagé du nom de l'ancien titre de l'album. A noter le très bon « Fried Chicken » en compagnie de Busta Rhymes ou encore le mémorable « Project Roach » avec les Last Poets critiquant le fait d'avoir forcer Nas a changé le titre de son album. Nasir Jones clos l'album avec deux morceaux plein d'espoir : « We're not alone » traitant d'universalité et « Black president » en référence à Barack Obama.

L'artiste livre un album à l'idéologie forte dont certaines productions manque d'âmes. A découvrir.