Erykah Badu - New Amerykah

5 ans après "Worldwide Underground", Madame Erykah Badu nous délivre un nouvel opus intitulé "New Amerykah pt one : 4th World War". Après un quinquennat d'absence, la femme à la voix si caractéristique était d'autant plus attendue que son dernier album, plutôt bon, n'avait pas fait l'unanimité.

Un album d'Erykah Badu, c'est comme un bon vin, d'abord il faut l'observer. La pochette très 70's laisse apparaitre l'artiste arborant une afro dans laquelle s'emmêlent de nombreuses illustrations de sujets de société qui tracassent cette dernière. L'intro de l'album confirme cette tendance, ambiance bande annonce de film 70's, choeurs et guitare soul/funk à souhaits.

Erykah Badu rentre ensuite dans le vif du sujet avec un changement d'ambiance radicale pour le morceau "The Healer". Titre épuré aux sonorités asiatiques concocté par l'excellent Madlib. Le "H" de Healer se confond avec celui de Hip Hop quand le refrain résonne : "It's bigger than religion...Hip Hop". Le représentant de Stones Throw signe une seconde production sur l'album, "My people", instru dépouillée (percussions, beat) sur lequel les choeurs et le lead d'Erykah font tout. Pour cet album, la diva a renouvelé son équipe de producteurs. Contrairement à la plupart, elle a choisi de faire place au talent de personnes pouvant entrer dans son univers si singulier, plutôt qu'à des producteurs à la mode.

Outre Madlib, Ms Badu a fait confiance à l'équipe de Sa-Ra, 3 producteurs talentueux qui donnent une touche différente à ses interprétations. S'ils s'adaptent au style Badu sur "Me" et "That Hump", c'est la chanteuse qui se met au diapason sur "The Cell" et "Twinkle", des rythmes plus saccadés sur lesquelles elle se rappelle qu'elle a commencé en rappant en duo avec son cousin. Sa-Ra produisent également "Master teacher", titre sur lequel apparait le seul featuring de l'album, Georgia Anne Muldrow dont la voix se révèle très complémentaire à celle d'Erykah.

Côté production, Karriem Riggins (Slum Village) apporte le magnifique "Soldier", morceau permettant à la chanteuse de milliter contre la guerre en Irak. Parce qu'en plus de la forme, Erykah Badu apporte du fond en abordant différents thèmes comme la drogue, la guerre, la gestion catastrophique des dégats causés par l'Ouragan Katrina, la violence...

Dans ce contexte, le premier single "Honey", produit par 9th Wonder, serait presque conventionnel par rapport au reste de l'opus. Cependant le clip est une véritable petite merveille, dans lequel Erykah reprend des pochettes de standards de la musique noire américaine.

Pour finir, il faut noter le titre "Telephone", un vibrant hommage à Jay Dee composé par ?uestLove et James Poyser.

Avec cet album complet, cet ovni totale dans l'industrie de la musique actuelle, Erykah Badu nous emmène dans son monde, qu'on ne quitte que parce que l'on sait que la suite arrive en juillet prochain.

Merci Madame Badu.

Tracklisting :

N°
Titres
Extraits

1
Amerykahn Promise

2

The Healer

3
Me

4
My people

5
Soldier

6
The cell

7
Twinkle

8
Master teacher

9
That hump

10
Telephone

11
Bonus Track : Honey
clip