Pour son deuxième album « Second Souffle », le succès n'a pas été au rendez-vous et Sat a accusé sa maison de disque de ne pas l'avoir assez soutenu au niveau de la promotion. C'est pourquoi l'ancien membre de la Fonky Family a monté son label et assure, lui-même, la promo de son troisième album solo.
Ce nouvel album intitulé « Diaspora » est l'occasion pour Sat de réunir le rap marseillais pour remettre les pendules à l'heure. Rebaptisé l'Artificier, le rappeur revient mettre le feu au rap game avec un esprit revanchard visible dès le premier morceau « Dans Mon Barillet » où il rappe sa vie et rappe Marseille. Et même si ça commence par de l'auto-tune, Sat est loin d'avoir cédé aux sirènes de la mode du moment.
Pour s'en convaincre, il suffit d'écouter l'explicite « Retour Aux Sources » avec Faf Larage où il prône un retour aux vraies valeurs du hip hop ou encore « Diaspora », un résumé de sa carrière loin des diamants et des guns.
De nos jours, les jeunes sont hypnotisés par cette superficialité, ce qui les pousse à faire des erreurs. C'est exactement ce dont il parle dans plusieurs titres comme « Le Hood », ou encore « Sale Epoque » et « Au Pied Du Mur » avec des compositions mélancoliques au piano. Bref, comme il le dit dans « Génération Sacrifiée » cette jeunesse se trompe d'ennemi.
Sat ne voit pas tout en noir, il fait preuve d'optimisme quand il parle de sa vie simple mais épanouie dans le soul « Le Race Des Battants » avec Shurik'n et le chanteur Saïd. Il se montre même engagé dans « Vox Populis » avec Keny Arkana, où il espère un soulèvement du peuple.
Dans « Les Jeux Sont Faits », Sat évoque une fin de carrière sachant qu'il ne changera pas l'industrie du rap actuel. On ne lui souhaite pas surtout quand on écoute « Plus Que De La Musique » meilleur titre de l'album avec Akhenaton (IAM) et Soprano.
Sat réussit un bon album. Même s'il a su faire évoluer sa musique, il revient au sample et aux paroles conscientes, chose rare de nos jours.