Gradur : le top 5 des morceaux de "L'Homme au Bob", qui fête ses dix ans

Gradur : le top 5 des morceaux de "L'Homme au Bob", qui fête ses dix ans

Pour fêter les dix ans de cet album culte de la trap française, on a décidé de faire notre petit top 5 des meilleurs morceaux du disque.

2025 n'est pour le moment pas l'année la plus marquante de l'histoire du rap français (en même temps, ça vient de commencer). Par contre, elle marque les dix ans d'une des années charnières les plus importantes de notre musique préférée : l'année 2015, où le rap FR a changé de paradigme, en s'imposant partout, avec des scores de ventes incroyables et surtout, une DA totalement libérée et novatrice chez plein d'artistes. PNL, SCH, Niska, Jul, Lacrim, Booba, tous ont franchi un nouveau cap cette année là, mais aussi Gradur, qui a fait peur à tout le game avec sa trap survitaminée. Son projet culte "L'Homme au Bob", fête lui aussi ses 10 ans, et c'est le moment parfait pour proposer un petit top 5 des meilleurs morceaux de l'album.

Terrasser

Evidemment qu'il y a "Terrasser" dans ce top 5 de l'album, la question ne se pose même pas. C'est non seulement un des titres els plus emblématiques de toute la discographie de Gradur, mais aussi de toute la trap française, avec ce refrain vulgaire et outrancier comme on les aime, qui a été hurlé par des dizaines de milliers de mecs en soirées ou en concert. Pas forcément le titre le mieux écrit de l'histoire du rap FR, mais ce morceau est la définition même du mot "banger", comme a pu l'être "Zoo" de Kaaris au moment de sa sortie. 10 ans après, on est à peu prêts certains que si Gradur le jouait en showcase, ce serait l'émeute.

Jamais

Un morceau qui fait un peu figure d'OVNI sur "L'Homme au bob", qui reste un disque avec pas tellement de morceaux chantés ou calibrés pour la radio. "Jamais" était un peu le "tube", le morceau qui a été le plus diffusé, et quand on le réécoute, on comprend vite pourquoi. Sur le titre, Gradur va droit au but, parle de pas mal de thèmes en vrac, avec un flow carré, un refrain chanté, et il se permet même de mettre quelques mots d'argot du Nord dans ses textes. Un sans faute, et une mentale de "je suis là pour les sous et après j'me casse" qui a fait pas mal d'héritiers dans le rap FR (on le déplore un peu, mais c'est un autre débat).

Militarizé

On le sait, Niro est quelqu'un de difficilement prenable en feat, avec sa facilité d'écriture, et son flow qui pue la street et l'authenticité. A l'époque, Gradur aussi était très difficile à aller chercher, alors un feat entre les deux était forcément un événement. Le résultat, c'est un morceau énervé, avec Gradur en mode mitraillette, qui n'en a plus rien à foutre ("j'ai vendu la beuh en treillis allez virez moi", ou encore "j'fais tellement baiser mes potos qu'ils sont fiers de moi"). Et Niro arrive dans un registre lui aussi très agressif, on sent que l'énergie de Gradur a déteint sur lui, et on adore.

#LHOMMEAUBOB

On le sait, les feats entre les rappeurs US et français, c'est souvent une grosse arnaque. Et lorsque ça n'en est pas une, on n'est jamais très loin du manque de respect de la part des rappeurs US. A quelques rares exceptions près, donc : Kaaris et Future, et la légendaire histoire du poulet. Et donc Gradur feat Migos, les trois membres de Migos, à l'époque où ils étaient tous en vie, et en forme. En plus, le titre a une vraie portée symbolique, avec deux têtes d'affiche de la trap dans leurs pays respectifs. Et surtout, un Grady très en forme, en mode bilingue, avec de grosses punchlines et un refrain qui vous tire forcément un sourire. Quant aux Migos, ils livrent tous une grosse perf, avec des changements de flow, bref, une petite dinguerie.

Bloody Murder

On termine par un petit bijou caché dans l'album, le morceau le plus "spécial", dans le sens où c'est vraiment un titre pour les fins connaisseurs de la trap. Plein de références se cachent dans le morceau, et jusque dans la manière de kicker ou de construire son refrain, on sent que Gradur est un vrai connaisseur de la trap US. Dans l'écriture, là aussi, le rappeur du 59 a fait des efforts, s'éloignant par moment des textes "bêtes et méchants" pour aller parfois vers quelque chose de plus fin (n'ayez pas peur, ça reste quand même bien agressif). En tout cas, les rimes sont un peu pus recherchées, et le flow est clairement différent.