Cela fait plusieurs années désormais que le rap semble avoir un peu perdu de sa portée politique. Comme La Fouine l'affirmait dans une récente interview, la musique comporte de moins en moins de messages (d'ailleurs, ça ne concerne pas que le rap). Même les refs à la Palestine se font de plus en plus rares, alors qu'elles étaient nombreuses à une époque. Mais certains textes comportent encore des messages assez politisés, comme le fameux "s'lever pour mille deux c'est insultant" de SCH, repris plusieurs fois en manifestations, et les politiciens en général adorent sortir des références de rap pour toucher les jeunes. Cette semaine, c'est Booba qui s'est invité à l'Assemblée Nationale.
"Ce n'est pas qu'j'n'aime pas me mélanger..."
Vous en avez sans doute entendu parler : la France traverse une période d'instabilité politique depuis plusieurs mois, et elle a atteint son paroxysme cette semaine, après la démission du gouvernement Barnier suite à la motion de censure votée par une majorité de députés à l'Assemblée. Ce sont les députés du Nouveau Front Populaire qui sont à l'origine de la motion. Certains d'entre eux ont été invités à s'exprimer au micro de l'Assemblée Nationale, et David Guiraud, député NFP, a réussi à caler une jolie référence à un texte de Booba :
Si on vous censure, c'est pas qu'on n'aime pas se mélanger, mais disons, simplement que les aigles ne volent pas avec les pigeons.
Une référence qui s'inscrit dans une longue prise de parole dans laquelle il dresse un bilan peu flatteur des "actions" (entre guillemets parce qu'en vrai, ils ont pas foutu grand chose) des membres du gouvernement Barnier depuis leur nomination.
On ne va pas s'impliquer plus que ça dans la politique, on vous laisse juger qui a raison, qui a tord, si les tords sont partagés ou non, et si les punchlines egotrip de Booba ont vraiment leur place ou non dans un débat parlementaire. Par contre, on rappelle que la phase originale vient du morceau "Rat des villes", de Kopp, et qu'elle a depuis été réutilisée plusieurs fois, même dans sa propre discographie comme dans le titre "Pigeons". L'époque où ça débranchait un peu l'autotune de temps en temps, ça rendrait presque nostalgique...