Capella Grey : son interview pour Generations

L'artiste de New-York s'est confié à LNA pour une interview exclusive.

La scène de New York est peut-être l’une des plus riches et à celle-ci s’est récemment ajoutée le nom de Capella Grey. Du talent, une pandémie, du travail et le voici en plein buzz avec son hit "GYALIS" depuis plusieurs mois. Solaire autant dans sa personnalité que dans sa musique, l’artiste new-yorkais assume son côté R&B et son côté rap qu’il mélange à sa guise pour composer sa musique. Propos recueillis par LNA.

 

Ton morceau "GYALIS" est certifié disque d’or, comment te sens-tu ?

Je me sens très bien, c’est tout ce que j’ai toujours souhaité et ce pour quoi j’ai travaillé. J’attends la prochaine certification avec impatience.

En plus de cette reconnaissance, il semble que tu aies fait "GYALIS" seul, de A à Z ?

Oui. Je l’ai produit, mixé, masterisé, enregistré, écrit.

Comment as-tu commencé la musique ?

J’étais d’abord musicien, je jouais à l’église et dans des clubs de jazz. Ensuite, je suis tombé amoureux du hip-hop, j’ai commencé à sampler des morceaux et je voulais mixer les deux univers. Je voulais entendre des drums avec des instruments plus classiques, alors en 2020 j’ai pris les choses en main et j’ai décidé d’être un artiste plutôt que de rester derrière le rideau.

Si j’ai bien compris, tu fais partie des artistes qui ont profité du premier confinement ?

Carrément. Toute l’industrie était en pause, personne n’allait en studio et je me suis dit que je n’avais pas besoin de gros studio pour me lancer. C’est donc dans ce contexte que j’ai bossé et sorti "The QuaranTape". Il ne faut pas oublier que c’était une très mauvaise période pour le monde, mais dans mon cas, c’est vrai que ça m’a aidé.

Est-ce que "GYALIS" a été fait pendant le confinement ?

Oui et c’est ça qui rend la chose encore plus folle ! Je suis arrivé au milieu d’une pandémie. Avec ce son, il n’y avait aucun hashtag, aucun challenge sur les réseaux sociaux, on n’a jamais entendu mon blaze dans un scandale donc c’est banal à dire, mais la bonne musique a simplement fait son taff.

Tu viens de New York et tu évoques toujours ta ville sur internet, pourquoi est-ce si important ?

J’ai l’impression que le hip-hop en général se sent mieux quand New York est au top. Je fais un mix entre R&B et hip-hop et je savais que ça allait mettre un coup de projecteur sur New York, j’ai grandi ici et tout est différent chez nous, l’industrie doit s’en rendre compte. Maintenant que j’ai l’opportunité d’en remettre une couche sur ma ville, je vais le faire.

Qui va s’emparer de la couronne à New York ?

(Rires) Regardez bien ma ville, car le Roi de New York est un chanteur de R&B, c’est n’importe quoi, mais j’aime me dire ça.

Tu as featé avec DreamDoll et A Boogie Wit Da Hoodie qui viennent du Bronx, est-ce que tu te sens soutenu par les artistes de New York ? 

Totalement. J’en viens même à recevoir des appels ou messages d’artistes que j’ai écouté en grandissant, ils collaborent avec moi, me conseillent et tout ça gratuitement sans que je ne demande rien.

Tu parles beaucoup de R&B, mais comment te considères-tu ? Penses-tu être un rappeur ou un chanteur de R&B ?

Je n’ai pas envie de manquer de respect au R&B car c’est un genre que j’aime énormément, alors je dirais plutôt que je chante avec des codes de rappeurs. C’est-à-dire que je m’identifie pas mal au R&B car je peux atteindre certaines notes en chant, mais pour le reste, je pense suivre davantage les codes du rap.

J’ai l’impression que tu parles de musique comme si c’était facile, mais qu’à la fois, tu as attendu longtemps avant que ton moment arrive, c’est ça ?

Oui. Je souhaitais faire partie de ce changement dans la culture si fort. Je me moquais de savoir si j’allais devenir compositeur, manager, producteur ou ingénieur du son, ça m’était égal, je voulais simplement faire avancer cette culture. Maintenant que j’ai cette opportunité, je suis très reconnaissant, j’ai travaillé pour ça jusqu’à aujourd’hui.

C’est quoi ton but maintenant ?

Je veux marquer la décennie. Je suis là pour rester. Je veux tout faire, de la musique en passant par les films et même des gros événements.

Qu’est-ce qu’on peut espérer de toi dans un futur proche ?

Je vais drop quelques singles, un album, des feats. Il y a beaucoup de sons déjà prêts pour le projet, il ne sortira pas en 2021. J’ai tenu presque 1 an avec « GYALIS », j’ai compris comment les singles fonctionnaient donc je vais me focus là-dessus avant l’album, qui lui, va tout changer lors de sa sortie. 

 

Elena Oliveri