Bosh : "Je suis reconnu à ma juste valeur"

Bosh savoure la période qu'il est en train de vivre...

A l'instar d'Hatik, Bosh a vu sa carrière s’accélérer avec le succès de la série "Validé". Alors que son titre "Djomb" l'impose dans les charts, il surfe sur une incroyable vague avec les très bons retours de son album "Synkinisi" alors on a voulu savoir comment il gérait tout ce qui lui arrive. Au cours de notre entretien, il a montré qu'il était conscient de sa chance mais que ce n'était qu'un juste de retour des choses par rapport à sa vie et son expérience. Et que s'il est à ce niveau aujourd'hui, c'est tout sauf un hasard...

Comment as-tu vécu ce qui s’est passé autour de la série "Validé" ?

Franchement, très bien ! Je suis content de voir tout ce qui se passe, les réactions du public et les bons retours, ça fait plaisir.

Quand vous avez tourné la série, est-ce que vous vous attendiez à un succès aussi grand ?

Sincèrement, je le sentais. Quand j’ai vu l’équipe de tournage, l’histoire, les acteurs sélectionnés pour cette série, c’est un sacré casting, je me suis dit qu’on ne pouvait faire que du bon et que ça allait prendre l’ampleur que ça a aujourd’hui.

Est-ce que toi, tu n’as pas eu peur que le personnage de Kanarge te colle à la peau ?

Non parce que j’y suis habitué. Ça part de ma tête, de mon visage, ça part de ma silhouette, de ma carrure. A partir de là, les gens me mettent déjà dans une case de mec fort, violent. Je n’avais pas peur parce que je sais qu’aujourd’hui, je peux faire un album comme "Synkinis" dans lequel il y a beaucoup de sons ouverts et ça ne fait pas bizarre aux gens d’entendre ce type de sons venant de moi. Karnage, c’est une petite partie de moi.

C’était important justement d’arriver avec un album qui montre d’autres facettes de ce que tu sais faire ?

Bien sûr que c’est important d’autant que moi, aujourd’hui, je ne me limite pas à dire que je suis un "simple" rappeur. Je me vois en tant qu’artiste. La musique, la mélodie, la mélancolie, je peux tout donner.

C’était prévu que ton album sorte juste après la série ?

C’est moi qui l’ai voulu depuis le départ. Je voulais absolument qu'on suive cette stratégie. Je pensais que c’était une bonne idée de faire comme ça. Comme je le disais, je sentais bien que la série allait prendre donc j’ai insisté pour le sortir juste après.

Mais tu sentais que la série aurait autant d’impact sur ta musique ?

Non, je ne le pensais pas parce que la musique, ce n’est pas comme le cinéma. Si tu fais un bon film, c’est un bon film mais même si tu fais de la bonne musique, ce n’est pas sûr qu’elle parle à tout le monde et que les gens se rendent compte que c’est de la bonne musique. Là, j’ai réussi à me montrer dans la série et j’ai fait un bon album, les gens se sont rendus compte que j’étais là et qu’il fallait s’intéresser à moi. Mon niveau a certainement évolué avec le temps mais avant ça, sans être prétentieux, je sais que je faisais de la bonne musique et je faisais les choses carrées mais il n’y avait pas autant d’écoutes et autant de reconnaissance. La série m’a permis d’avoir une plus grosse exposition.

Prends-tu ce qui t’arrive aujourd’hui comme une revanche ?

Je le vis bien parce que je me dis que le temps passé à charbonner, en studio, à vivre des galères, ce n’était pas pour rien. C’est une revanche mais je ne suis pas rancunier, je n’en veux à personne. Mais c’est quand même une vengeance. J’ai été négligé et maintenant, je suis là. Ceci dit, j’avais déjà de la reconnaissance parce que ma fan base est vraiment solide, ce sont des gens qui me suivent depuis très très longtemps et eux me reconnaissaient à ma juste valeur. Ils savaient que je faisais, ils me suivent depuis le départ. Et là, les nouvelles personnes qui sont arrivées se rendent compte que ce que je fais est sérieux.

Et puis tu as aussi ouvert ton album pour attirer ce nouveau public ?

Pas vraiment. Si j’ai fait ce projet, c’est d’abord pour moi, je voulais que mon album soit complet. Et un album complet, c’est de la mélodie, c’est de la mélancolie, c’est de la joie… C’est comme dans un film, tu as plusieurs parties, tu n’as pas que le moment où tout va bien. Tu as le moment où tu découvres les personnages, au milieu du film, tu as le moment où tout va mal et après tu as une fin qui se termine bien ou mal mais il y a toujours plusieurs étapes.

Avec "Djomb", tu domines les classements, comment tu vis ça ?

Très bien ! Ça fait grave plaisir. Je vois les TikTok, les vidéos des fans et des gens qui découvrent mon personnage et ma musique, ça fait plaisir. Et puis ce titre montre aussi un autre trait de ma personnalité. J’ai aussi voulu réussir à sortir de la case dans laquelle on aurait pu m’enfermer. C’est très important ça aussi.

Propos recueillis par Grégory Curot