Tous les jours, nous progressons par pallier. A chaque épisode sa marche à gravir, peu importe qu'on soit artiste, sportif ou autre. L'important est de se construire, étape après étape. Il faut atteindre son but, coûte que coûte.
Dans l'hexagone, peu de groupes peuvent se targuer de cramer ces fameuses étapes au troisième degré. PNL appartient à cette caste. S'il garde son étiquette de duo inclassable, il aura tout de même sorti le chalumeau pour réchauffer un rap game manquant d'ébullition et cela quasiment sans aucune exposition. Aujourd'hui l'antenne de Générations sonne d'ailleurs l'heure du second album, « Dans La Légende ».
Partout on croise des titres racoleurs se vautrant dans le même thème : « L'album de la confirmation ? L'opus de la maturité ? ». Au mot confirmation on préfère oser celui de consécration. Loin de la rime, on peut en effet se poser la question. En soit, nommer son deuxième album « Dans La Légende », n'est-ce pas déjà une sacrée consécration ? De votre côté appelez ça comme vous le voulez.
On cause ici d'un groupe devenu un phénomène, pas d'une vulgaire équipe de football ayant signé un exploit à la surprise générale. Question ballon Ademo a la réponse et préfère citer Jean-Pierre Papin. Une légende, encore une : « Ma frappe y'a personne qui l'arrête / Penalty j'souris au gardien / Igo y'a Mowgli dans l'arène / Ciseaux retourné comme Papin ».
Côté promotion, toujours le même combat pour les frères de PNL. Une formule gagnante : une promo réalisée… sans promo ! De quoi casser les codes dans un game devenu mondialisé. Un procédé pas franchement nouveau dans la musique, les Daft Punk font de même depuis des années, mais qui a le mérite d'avoir des cojones.
À l'heure où tout le monde cherche son quart d'heure de célébrité, la démarche s'affiche comme bénéfique. La sentence est sans appel dans le cœur de ses supporters, Peace'N'Lovés reste vrai, fuyant la médiatisation comme la peste. Le duo fait le spectacle sans société du spectacle, une aubaine.
Normal, alors, que la sortie de ce nouveau projet fasse l'événement. Tout est rodé, les seules maigres informations qu'on peut trouver sont dans les pages du magazine Fader, un média américain placé au firmament de la hype. Encore un bon et beau choix. Le mystère continue de grandir et les auditeurs se font de plus en plus présents.
Florian, par exemple, a découvert PNL dans son studio, loin des tours du quartier des Tarterêts, giflé par un clip dévoilé en 2014 : « Différents ». Comme beaucoup il attend le 16 septembre : «J'ai encore envie d'être surpris. PNL a cette force de surprendre tout le temps. Ils ont leur propre délire et c'est ce qui compte ».
En exclu, vous aurez aujourd'hui droit au morceau « Naha » sur Générations. Le rendez-vous est donné à 17 heures pour un afterwork pas comme les autres. Chanceux, nous l'avons déjà eu dans nos oreilles. N.O.S nous fait voyager, Ademo rappe sec, la production nous retourne. Ils donnent l'impression d'expérimenter sans jamais se tromper.
Ces deux frères proposeront demain deux versions de leur album, une rose, l'autre violette. Leur musique, le fruit d'une certaine matrice, celle de la famille. Depuis leur tout premier projet, ils n'ont jamais menti et restent « QLF » jusqu'au bout. De quoi dépasser Céline Dion…