East, légende du Hip-Hop en France, de retour dans les bacs !

20 ans après sa disparition le 3 février 1996, Mainly & Double H célèbrent la vie et le talent de East.

La réédition du EP "Eastwoo" remet la lumière sur une authentique légende du Hip-Hop de France.

Il était la quintessence du MC... C'est très simple à démontrer.  
Prenez la réédition du vinyle EP "Eastwoo". Placez le diamant de votre platine à n'importe quel endroit du microsillon puis tendez l'oreille. En quelques secondes vous comprendrez. D’abord, East utilisait à merveille sa voix qui est le principal instrument en tant que rappeur. Haut perchée, limpide elle était directement reconnaissable. Ses placements, fondamentaux comme les appuis chez un basketteur, étaient toujours impeccables. Il possédait également tout l'arsenal du MC. East avait du vocabulaire, de l'esprit, proposait un vrai discours tout cela servi par un phrasé musical.

East avant de se faire un nom en maniant le micro s'était fait une réputation à coups de posca. II tombe dans le tag dés l'adolescence. A l’époque c'est par  la qualité de ses lettrages, le nombre de fois et les différents lieux où on le reproduisait qu'on se faisait connaître. Lui, s'était choisi « EAST » pour représenter sa ville Pantin dans l'est parisien. Tout simplement. Egalement basketteur c'est sur un playground qu'il rencontre Cut Killer qui deviendra son double derrière les platines. Dés qu'ils se rencontrent c'est le coup de foudre musical. Tout simplement.  East sera le maître de cérémonie du Cut Killer Show sur Radio Nova. Durant un an il animera et conduira avec aisance notamment les interviews avec les artistes américains. Un freestyle par ci, un petit inédit par là,  East deviendra évidemment l'invité récurrent des célèbres mixtapes de son DJ, Cut Killer. Durant ces années, l'accès au studio et au matériel est rare et très coûteux. Les maisons de disques encore toutes puissantes sont frileuses. Cut Killer et East s'en moquent : ils n'ont besoin que d'un quatre pistes, leurs talents, la radio, le bouche à oreille et l'économie parallèle des mixtapes pour faire connaître leur travail. Tout simplement.

Les gens du "mouvement" croisaient et côtoyaient EAST lors d'événements  et entendaient sa voix chaque semaine à la radio. Il était et vivait le Hip-Hop dans sa forme la plus pure : dans l'instant et sans calcul. Foudroyé en pleine ascension EAST n’a laissé presque aucune trace discographique. Il ne reste que des épiques freestyles radios et des couplets enregistrés sur les mixtapes de son partenaire. EAST est parti alors qu'il atteignait sa maturité artistique. Il s'apprêtait à passer à l'étape suivante. Il devait par exemple  se rendre à Marseille pour rapper sur l'Ecole Du Micro D'Argent du groupe IAM.  AKH insistera auprès de Cut Killer pour que la voix de East apparaisse sur l'album. Cela donnera le mythique "L'Enfer" construit autour de la voix du MC disparu.  Cut Killer lorsqu'il signe sa structure Double H Productions avec Sony n'impose qu'une seule chose : la sortie du EP Eastwoo en mémoire de son camarade. Le DJ va réutiliser des accapellas de son rappeur et les placés aux côtés d’invités (Daddy Lord C, Kohndo, IAM, Fabe et Eros) qui l'avaient côtoyé de son vivant et qui vont adapter leurs textes aux thèmes de East. On retrouve ces quatre perles dans cette réédition et l'inédit Straight From The Underground.  Cut Killer depuis vingt ans a tourné à travers le monde et s'est imposé comme le DJ Hip-Hop le plus populaire et le plus influent de France. Depuis vingt ans il n'a plus jamais voulu remplacer son partenaire...  La réédition de Eastwoo, 20 ans après le départ de East n'a pas vocation à se vendre par millions. Prenez ce double vynile collector simplement comme un témoignage d'un âge de l'innocence du Hip-Hop en France. Prenez les titres de East comme un tag au posca, une trace indélébile du passage d'un MC exceptionnel parti trop tôt.

(Extrait du texte écrit par Sindanu Kasongo)

EASTWOO, Pressage 2016, aura une sortie unique avec 1 500 exemplaires numérotés disponibles dès le 17 Mai 2016




RIP EAST...