Les britanniques, toujours en avance, viennent de nous livrer un nouveau garçon du cru : Tiggs Da Author.
Focus sur un artiste qui navigue entre des influences multiples. De quoi traverser bientôt la Manche ?
On peut porter un nom ridicule et avoir la classe, venir d'ailleurs et devenir un prophète dans sa terre d'accueil.
C'est ce que prouve Tiggs Da Author, un artiste comme on n'en fait pas mille, dans le sillon de ce que les anglo-saxons ont l'habitude de nous servir de mieux.
A mi-chemin entre grime et soul, un mélange des genres peu ragoutant au premier abord mais qui vous laisse le derrière au sol.
Une sensation semblable à celle d'un bon verre enfilé cul sec, Tiggs est neuf, rafraîchissant.
Arrivé à Londres à l'âge de 8 ans, notre Tiggs se confronte au crachin anglais.
Un smog pas très appétissant, un brouillard dans lequel l'artiste ne se perd pas, le tout grâce à Tigrou.
Oui, comme le fidèle acolyte d'un Winnie l'Ourson qui berce les après-midi de beaucoup de petits londoniens.
Voilà la première base d'un blase fou, « Tiggs », Tigrou en VF. S'en suit alors un cheminement musical qui l'amènera à balancer un « Da Author » comme suffixe, histoire de bien montrer que son projet est tout sauf une blague.
Avant de laisser grandir son âme d'artiste, celui qui est né sous le nom d'Adam Simon traîne sur les terrains avec la liquette de Manchester United sur le dos.
Devenu grand, ses jours ne sont plus rythmés par les dessins animés mais bien par les matchs de Premier League.
L'envie de devenir footballeur professionnel est là, comme chez la majorité des jeunes gens du coin.
Pourtant, c'est dans un autre art que ce dernier va se révéler.
Excité par les rimes de Dizzee Rascal, ce dernier donne donc un autre sens à son adolescence.
A 18 ans un oncle l'emmène dans un club de Jazz, ce qui marque également un tournant dans son apprentissage de la musique.
A force de dribbler entre les styles, Tiggs Da Author parvient à se forger une identité.
Normal pour un enfant de New Cross dans le South London.
Un quartier connu pour sa diversité culturelle, comme il le rappelle dans les colonnes de Wonderland Magazine : « A New Cross il y a une panoplie de personnes différentes et complètement folles. Tout ça forme un mélange d'étudiants, de trafiquants de drogue, de pauvres et de riches ».
Un vécu qui ce « Tigrou » made in UK ne va pas tarder à partager.
Son album, qui sortira dans les mois à venir, racontera de nombreux chapitres de sa vie. De sa relation avec les femmes dans le single « Georgia » jusqu'à son quotidien Londonien, le chanteur abordera beaucoup de sujets. Audacieux, il a notamment décrit pour la BBC son futur disque.
Il l'annonce comme une chose hors du temps, un objet conceptuel dans lequel chaque titre est un film.
Ainsi Tiggs est comme un bar-tender spécialisé dans les cocktails musicaux.
Un faiseur de mélange originaire de Tanzanie qui tance le Beat.
Toujours sur la BBC, ce dernier avoue n'avoir pas de frontière et vouloir tout faire pour que sa musique plaise au plus grand nombre.
Pas gêné, il a également déclaré avec une arrogance non dissimulée qu'il était prêt à tout pour gagner un Grammy Awards…
Sans doute son côté footballeur.