Ghostface Killah n'est pas content et il a tenu à le faire savoir. Dans une interview avec Vulture, il a évoqué les problèmes qu'il avait avec la jeune génération de rappeurs. Lui-même est membre du Wu-Tang et apparu sur le devant de la scène pendant un âge d'or qui a vu Jay-Z, A Tribe Called Quest ou Biggie, De La Soul prendre leur envol. Tous ces artistes étaient conscients de l'histoire du hip-hop et de leurs glorieux ainés comme Kool Herc, Grandmaster Flash & The Furious Five et Sugarhill Gang, pour ne parler que d'eux. Ce qui le gène aujourd'hui, c'est que les jeunes rappeurs qui arrivent sur le devant de la scène n'ont plus du tout cette culture comme l'a prouvé Lil Yachty en 2016 quand, interrogé par le Billboard, il a avoué qu'il ne pouvait pas citer cinq titres de Tupac ou de Biggie.
"Je suis pour que ces jeunes enfants noirs gagnent de l'argent en faisant ce qu'ils font. Mais, musicalement, je pense qu'en devenant rappeur aujourd'hui, il faut connaître un peu l'histoire de cette musique. Vous devez savoir qui étaient les Spoonie Gees et Sugarhill Gangs, les Wu-Tang et les Biggies, Grand Puba, tous ces gars. Vous devez les connaître. Nous avons quand fait du bon boulot. Mobb Deep, Nas, Wu-Tang, JAY-Z, nous avons fait notre part de travail. Aujourd'hui, on n'écoute un titre ou deux et on ne se soucie pas de l'album. En tant qu'artiste, vous devez être prêt à tout écouter. Il m'a fallu un certain temps pour comprendre ces jeunes et leur son."
La prise de position de Ghostface peut paraître être celle d'un vieux con d'autant qu'aujourd'hui, on peut devenir une superstar avec un seul son (CJ, Roddy Ricch, Cardi B ont explosé de la sorte mais ont su capitaliser ensuite sur leur succès), mais surtout ça permet à la jeune génération, qu'elle soit rappeur ou auditeur de (re)découvrir des trésors enfouis. On ne saurait trop vous conseiller la même chose.