En prenant publiquement position contre Roméo Elvis et en refusant de rendre public leur collaboration, Damso a mis les pieds dans le plat après les récentes accusations d'agression sexuelle portées contre le rappeur belge. Un choix fort et courageux alors que le rap game est plutôt resté silencieux après les derniers événements et les faits qui ont été reprochés au frère d'Angèle et à Moha La Squale.
La cote de Roméo Elvis n'en finit plus de chuter. Depuis qu'il a été accusé d'agression sexuelle par une jeune femme, il a perdu son contrat avec Lacoste, son image s'est très largement détériorée et il commence à en subir les répercussions musicales. Dans une interview à Libération, Damso a en effet pris ses distances avec lui et refuse désormais que le feat que les deux artistes avaient enregistré et qui était destiné au futur album de Roméo Elvis soit exploité ou publié. Interrogé à ce sujet dans les colonnes du quotidien, Dams s'est montré très clair :
"Je ne suis pas en adéquation avec ça. Et le problème, c’est que ça entache aussi la musique. Je vais le dire à toutes les personnes que j’approche : faites les choses bien dans votre vie parce que sinon ça va me faire chier."
L'affaire Roméo Elvis, et certainement également les accusations portées contre Moha La Squale, ont aussi fait réfléchir le rappeur belge sur ses idées et sa façon d'écrire. Lui qui a souvent été accusé d'être misogyne dans ses textes a pris conscience qu'il manquait peut-être de culture sur le sujet du féminisme et sur celui de la place des femmes dans notre société. Il a également compris qu'il avait besoin de se documenter sur le sujet pour être plus à même de comprendre ce qui se passe aujourd'hui.
"Une femme qui se sent respectée, c’est un monde qui se respecte. Là, petit à petit, j’ai vu de la division, avec d’un côté, les hommes et certaines femmes qui prennent les féministes pour des hystériques, et de l’autre des femmes et certains hommes qui prennent les autres pour des bourreaux. Il faut créer un respect mutuel, faire en sorte que personne ne se sente insulté. C’est un problème éducatif, c’est ce que j’ai trouvé dans certains livres, ceux de bell hooks [l’intellectuelle américaine Gloria Jean Watkins, ndlr] notamment."
La prise de position de Damso, salutaire et forte, est évidemment à saluer.